Le pétrole proche de l'équilibre dans un marché fixé sur l'Irak
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 113,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 8 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1 cent, à 106,49 dollars.
Le Brent est globalement inchangé (...) trouvant du soutien dans la situation en Irak, indiquaient les économistes de Commerzbank.
Car même si les exportations de pétrole depuis le sud du pays ne sont toujours pas affectées par les combats au nord, la poursuite d'intenses combats entre les jihadistes de l'État islamique en Irak et au levant (EIIL) et les forces gouvernementales continuait d'inquiéter les investisseurs, détaillaient-ils.
De plus, en dépit des pressions des États-Unis, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a exclu la formation d'un gouvernement de salut national.Il y a donc un risque que d'autres sunnites rejoignent l'EIIL et que les Kurdes se séparent de l'Irak, estimait-on chez Commerzbank.
De son côté, le WTI restait également proche de l'équilibre, tiraillé entre une hausse surprise des stocks de brut aux États-Unis et des spéculations sur l'exportation de pétrole américain très légèrement raffiné.
Le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers américains publié mercredi a été principalement baissier pour les cours du brut, car il a montré une hausse inattendue des réserves de brut dans le pays (+1,7 million de barils) la semaine dernière, rappelaient les analystes de Société Générale.
Par contre, des informations de presse selon lesquelles les autorités américaines s'apprêtent à donner l'autorisation à deux sociétés d'exporter du pétrole ultra-léger et très peu raffiné ont soutenu le WTI.
Cela a été interprété par le marché comme une première étape vers une levée de l'embargo sur les exportations de brut qui est en place depuis les années 1970, expliquaient les analystes de Commerzbank.
Il est en effet interdit d'exporter du pétrole brut des États-Unis depuis 1975, une décision adoptée dans le sillage du choc pétrolier de 1973 et à laquelle échappent quelques cas particuliers (les exportations vers le Canada par exemple) et les produits raffinés.
Cette décision pourrait servir de précédent, d'autres entreprises pouvant suivre cet exemple et se voir accorder un permis d'exporter, estimaient les experts de Commerzbank, ajoutant que, selon les sources industrielles américaines, les exportations de pétrole léger à peine raffiné pourraient atteindre 750.000 barils par jour.
Toutefois, selon Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, il serait trompeur d'interpréter cette décision comme le fait que les États-Unis ouvrent en grand les vannes.