Le pétrole contrasté dans un marché attentif à la situation en Irak
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 113,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 55 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 53 cents, à 106,56 dollars.
La détente sur les prix du pétrole se poursuit depuis que le Brent a atteint un point haut de 9 mois jeudi dernier, rapportait Christopher Dembik, analyste financier chez Saxo Banque.
Le cours a reflué sous les 114 dollars le baril, notamment dans la foulée d'un rapport confirmant que, pour l'instant, la production irakienne n'a pas été affectée par l'escalade de la violence en Irak, ajoutait-il.
Les combats qui opposent les forces gouvernementales aux jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) depuis le début, le 9 juin, de l'offensive de ces derniers n'ont pour l'instant pas atteint le sud du pays, où se trouvent la plus grande partie des champs pétroliers et des infrastructures d'exportation du brut.Deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Irak produit environ 3,4 millions de barils par jour (mb/j) et exporte environ 2,5 mb/j.
De plus, l'Arabie saoudite a annoncé qu'elle pourrait augmenter son offre pétrolière si nécessaire, rapportaient les analystes de Commerzbank.
A lui seul, le plus important producteur de l'Opep est capable de produire 12,5 mb/j, signifiant qu'il a toujours une capacité non utilisée d'environ 3 mb/j, détaillaient-il.
De son côté, le WTI a été dopé par l'article du WSJ (Wall Street Journal) sur les exportations de condensats, expliquait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
Ainsi, le quotidien américain a rapporté mardi que le département du Commerce va autoriser deux sociétés texanes à exporter un type de pétrole extrêmement léger connu sous le nom de condensat.
L'interdiction d'exporter du pétrole brut depuis les États-Unis - contournée seulement au compte-goutte et dans certains cas précis, par exemple vers le Canada - reste toutefois en vigueur. Mais les investisseurs y voient un premier pas vers une levée de cet embargo au moment où la production américaine de brut atteint des sommets.
D'ailleurs, les exportations américaines de pétrole brut ont atteint 268.000 barils par jour en avril, soit leur niveau le plus élevé depuis 15 ans, signalait l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA) la semaine dernière dans une note.
Cette augmentation des exportations de brut est largement le résultat de la hausse de la production américaine, qui a atteint 8,2 mb/j en mars, des niveaux inconnus depuis la fin des années 1990, expliquait l'EIA.
Cette abondance d'or noir a provoqué une importante hausse des stocks pétroliers aux États-Unis, pesant sur le WTI.
Enfin, les investisseurs attendaient mercredi le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers américains, qui sera publié vers 14H30 GMT par le Département américain à l'Énergie (DoE).
Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, les stocks de brut auraient reculé de 1,2 million de barils la semaine dernière, tandis que les réserves d'essence et de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) auraient respectivement progressé de 1,2 million de baril et 800.000 barils.