Le pétrole hésite dans un marché scrutant l'Irak
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 114,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 40 cents par rapport à la clôture de jeudi. La veille, le Brent avait atteint son niveau le plus élevé depuis septembre 2013, à 115,71 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 70 cents, à 107,13 dollars.
Le Brent se repliait après ses gains récents. L'absence de nouvelles fraîches à propos de l'Irak retient les investisseurs du marché pétrolier d'accentuer leurs paris à la hausse, surtout à la veille du weekend, expliquait Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.
Cela étant dit, il y a de bonnes chances que les prix du pétrole grimpent la semaine prochaine, alors que persiste le risque que la situation en Irak se convertisse en guerre civile, prévenait-il.
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki était sous forte pression vendredi pour tenter de sortir son pays du chaos, après un rappel à l'ordre des États-Unis, qui ont annoncé l'envoi de conseillers militaires pour aider à faire face à une offensive jihadiste.Sur le terrain, les insurgés sunnites consolidaient leur contrôle sur les larges pans de territoires pris dans quatre provinces du nord et de l'est du pays, et tentaient de se frayer un chemin en direction de Bagdad, l'un de leurs objectifs selon un chef du groupe.
Après la débandade des premiers jours, les forces armées tentent désormais d'enrayer leur avancée.
Pour l'instant, les combats en Irak sont concentrés dans le nord du pays, tandis que la majorité des champs pétroliers sont situés dans le sud, rappelaient les analystes du courtier PVM.
Mais pour Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, il n'est pas exclu qu'on assiste rapidement à une raréfaction de l'offre en provenance de la région au fur à mesure que les insurgés conquièrent les champs pétrolifères du sud du pays.
Dans ce scénario catastrophe, ce serait quasiment 11% des réserves prouvées de pétrole au niveau mondial qui passeraient sous le contrôle des islamistes, signalait-il.
Deuxième producteur de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), l'Irak détient plus de 11% des réserves prouvées dans le monde et produit actuellement près de 3,4 millions de barils par jour.
De son côté, le WTI évoluait en hausse en raison de facteurs techniques alors que le contrat de livraison en juillet, utilisé comme référence, expire ce vendredi, expliquait-on chez PVM.