Le pétrole monte dans un marché anxieux et focalisé sur l'Irak
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 114,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 24 cents par rapport à la clôture de mercredi. Vers 07H45 GMT, le Brent a atteint un nouveau plus haut depuis le 9 septembre 2013, à 114,80 dollars le baril.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet gagnait 40 cents, à 106,37 dollars.
Le Brent a ouvert en hausse (jeudi), soutenu par les avancées des militants islamistes en Irak, notait Dorian Lucas, analyste pour le cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco. La référence européenne du brut a même atteint un nouveau plus haut en neuf mois jeudi.
Depuis le 9 juin, les combattants de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris le contrôle de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, d'une grande partie de sa province Ninive (nord), de Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine (nord), Diyala (est) et Kirkouk (nord).
Jeudi, les combats entre insurgés et forces gouvernementales se poursuivaient sporadiquement à la raffinerie de Baïji, à 200 km au nord de Bagdad, au lendemain de l'assaut lancé par les jihadistes.Tandis que la production pétrolière (principalement située dans le sud du pays) n'est apparemment pas affectée pour l'instant, les insurgés contrôlent maintenant la raffinerie de Baïji, forçant l'Irak à importer des produits pétroliers, signalaient les analystes du courtier PVM.
Des compagnies pétrolières internationales ont commencé à évacuer du personnel. Il y a de claires inquiétudes que des interruptions significatives de production sont proches, estimaient-ils.
Ainsi, la situation en Irak sera surveillée de près par des investisseurs anxieux et n'importe quelle perturbation pourrait faire grimper le Brent au dessus des 115 dollars le baril, un niveau atteint pour la dernière fois début septembre 2013, indiquait Kash Kamal, analyste chez Sucden.
Pour Christophe Dembik, analyste chez Saxo Banque, on ne peut pas exclure qu'en cas de perte de contrôle plus importante de la part du gouvernement central, on assiste à (une montée des cours) en direction du point haut de 2012, vers les 130 dollars.
Dans notre scénario le plus pessimiste, la hausse pourrait être, en l'espace de quelques semaines, de l'ordre de 20 dollars, causant une perturbation considérable de la reprise économique internationale, prévenait-il.
Deuxième producteur de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), l'Irak détient plus de 11% des réserves prouvées dans le monde et produit actuellement près de 3,4 millions de barils par jour (mb/j).