Le pétrole repart en baisse mais le marché surveille toujours de très près l'Irak
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août perdait 23 cents sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres par rapport à la clôture de lundi, à 112,71 dollars.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet cédait 42 cents, à 106,48 dollars.
L'avancée fulgurante des jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), observée avec une grande nervosité par les marchés, avait fait grimper vendredi les cours du brut américain à leur plus haut niveau depuis septembre.
Mais les prix ont commencé mardi à reculer à des niveaux connus avant que l'insurrection ne débute en Irak alors que les craintes de possibles interruptions de livraisons ne se sont pas concrétisées, a commenté Dorian Lucas, analyste d'Inenco.
Les craintes d'interruption des livraisons de brut irakien ont été pour le moment laissées de côté par le marché, ont abondé les analystes de PVM mais la situation en Irak, deuxième producteur de l'OPEP, est quelque chose qui reste à l'esprit de tout courtier en pétrole.Les prix pourraient donc enregistrer de nouvelles hausses en raison de l'incertitude qui entoure l'Irak, a estimé Daniel Sugarman d'ETX Capital.
Après avoir conquis en l'espace d'une semaine de vastes zones dans le nord et le centre de l'Irak, dont la deuxième ville du pays, Mossoul, les jihadistes se sont emparés de la plus grande partie de la ville stratégique chiite de Tal Afar (nord), selon un responsable gouvernemental qui a fait état mardi de plusieurs dizaines de morts dans les combats.
Plus près de Bagdad, ils ont été en revanche chassés par les forces de sécurité de Baqouba après avoir brièvement pris le contrôle de plusieurs secteurs de cette ville située à 60 km au nord-est de la capitale, selon des responsables de l'armée et de la police.
Intervenant lors du congrès mondial du pétrole à Moscou, le patron du groupe pétrolier BP, Bob Dudley, a assuré qu'il ne s'attendait pas à une extension de l'offensive jihadiste jusqu'au sud de l'Irak, région qui concentre l'essentiel de la production pétrolière du pays.
Evoquant une résurgence dramatique de la violence, l'Agence internationale de l'énergie a elle jugé en revanche que de gros risques pesaient sur la production pétrolière irakienne, alors même que le pays est censé fournir une part significative de l'offre supplémentaire attendue sur le marché d'ici 2019.
Au-delà de l'Irak, les courtiers gardaient un oeil sur l'Ukraine, autre front de tensions géopolitiques susceptibles d'avoir un impact sur les prix de l'énergie.
La Russie a coupé lundi le gaz à l'Ukraine après l'échec de leurs négociations sur le prix du gaz russe fourni à l'Ukraine et le remboursement de la dette accumulée par Kiev, une mesure qualifiée par Kiev de nouvelle agression contre l'Etat ukrainien.