Le pétrole monte un peu, le marché surveille l'Irak
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 112,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 34 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet gagnait 15 cents, à 107,06 dollars.
Les prix (du pétrole) ont réussi à clôturer vendredi au-dessus du pic atteint jeudi mais se consolidaient à des niveaux inférieurs (lundi) matin, les inquiétudes d'une interruption significative de l'offre semblant pour l'instant exagérées, indiquait Kash Kamal, analyste chez Sucden.
Les investisseurs vont rester très attentifs à tout nouveau développement mais avec la concentration des combats dans le nord et l'ouest du pays, les champs pétroliers dans le sud, qui représentent la majorité de la production, restent intacts, ajoutait-il.
Les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont conquis en trois jours la semaine dernière de vastes territoires, dont la deuxième ville d'Irak, Mossoul, et s'approchaient dangereusement de Bagdad. Mais le gouvernement a assuré durant le week-end que l'armée avait repris l'initiative, reprenant notamment aux insurgés deux villes proches de la capitale.Ainsi, la production pétrolière dans le sud du pays est toujours en sécurité, indiquaient les experts de Commerzbank, rappelant que 90% des 2,5 millions de barils par jour (mb/j) exportés par l'Irak partent de cette zone.
Selon eux, le Brent devrait perdre une bonne partie de sa récente hausse, parce que le groupe EIIL ne devrait pas réussir à gêner les livraisons irakiennes de pétrole. La référence européenne du brut est montée vendredi jusqu'à un plus haut en neuf mois, à 114,69 dollars le baril.
Toutefois, le risque d'une guerre civile dans le deuxième producteur de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) justifie une prime de risque étant donné que la croissance de la production pétrolière irakienne pourrait ne pas se matiéraliser en raison du manque de sécurité et d'une réticence à investir en conséquence, jugeaient les économistes de Commerzbank.
L'Irak ambitionne d'atteindre une production de 8,4 mb/j après 2018, a indiqué le ministre irakien du Pétrole Abdel Karim al-Luyabi la semaine dernière à Vienne, un objectif jugé trop ambitieux par beaucoup d'observateurs.
Le mois dernier, le pays a produit 3,33 mb/j, selon des sources secondaires citées par l'Opep, dont ce pays est le deuxième pays producteur derrière l'Arabie saoudite.