Le pétrole grimpe à son plus haut niveau en trois mois à New York
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet a gagné 1,75 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 104,41 dollars, un prix plus atteint en clôture depuis le 3 mars pour un contrat de référence.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 109,99 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,38 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Le marché a été vivifié par des données positives en provenance de quelques grandes économies mondiales, à l'instar de la Chine, deuxième consommateur d'or noir sur la planète, où l'excédent commercial a bondi de 75% sur un an en mai.
Ce gain solide a relégué au second plan la baisse inattendue des importations, potentiel signe d'une demande domestique plus faible, a remarqué Phil Flynn de Price Futures Group.
Au Japon, troisième puissance économique au monde, la croissance au premier trimestre a augmenté encore plus vite qu'annoncé dans des données préliminaires, reflétant notamment la progression plus forte qu'attendu de la consommation des ménages.Les cours ont par ailleurs continué à profiter du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis publié vendredi, selon Gene McGillian de Tradition Energy: le nombre d'emplois aux États-Unis est retourné à son niveau d'avant la récession de 2008, tandis que le taux de chômage est resté stable en mai, à 6,3%, son plus bas niveau depuis septembre 2008.
Par ailleurs, même si rien n'a fondamentalement changé pendant le week-end, le marché semble de nouveau s'inquiéter des troubles géopolitiques pouvant perturber l'offre de brut, en particulier autour de la crise ukrainienne, a indiqué Gene McGillian.
Des pourparlers sur l'épineuse question du gaz étaient prévus dans la journée. Moscou a prévenu: si Kiev ne règle pas sa dette gazière de plusieurs milliards de dollars et ses approvisionnements de juin avant mardi soir, Gazprom coupera ses livraisons, ce qui perturberait l'approvisionnement en Europe.
La situation en Libye continuait aussi à retenir l'attention des investisseurs: le secteur pétrolier y est très perturbé depuis l'été dernier à cause de divers mouvements de protestations et la production du pays a été abaissée à moins de 200.000 barils par jour contre 1,5 million de barils par jour en temps normal, a confirmé le ministre libyen du Pétrole par intérim Omar Chakmak à Vienne.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tiendra mercredi une réunion dans cette ville.
La majorité des observateurs s'attendent à ce que le cartel maintienne en l'état son plafond de production, qui est fixé à 30 millions de barils par jour depuis fin 2011.
L'Opep devrait également évoquer l'Iran, alors que représentants américains et iraniens se sont retrouvés lundi à Genève pour deux jours de discussions.
Il s'agit de la première rencontre officielle entre représentants américains et iraniens hors des séances des négociations avec le groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) sur le dossier nucléaire.
L'Iran a légèrement augmenté ses exportations depuis la conclusion en janvier d'un accord intérimaire avec le groupe des 5+1 sur ce dossier mais, à 1,2 mbj, elles restent toutefois plus de deux fois inférieures à ce qu'elles étaient avant la mise en place de sanctions occidentales.