Le brut poursuit son repli, retombe sous 120 dollars à Londres
Vers 10h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, s'échangeait à 120,22 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,39 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Il a reculé jusqu'à 119,76 dollars dans les échanges asiatiques, tombant sous le seuil des 120 dollars pour la première fois depuis deux semaines.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai lâchait 92 cents à 106,20 dollars.
"Les inquiétudes sur l'économie dominent le marché. Le regain de craintes sur les dettes souveraines en zone euro, le relèvement en Chine des réserves obligatoires des banques et, enfin, l'avertissement de Standard & Poor's, tout cela pèse sur le pétrole", relevait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
L'agence d'évaluation financière Standard & Poor's a abaissé lundi à "négative", contre "stable" auparavant, la perspective de sa note sur la dette des Etats-Unis, accentuant la baisse des cours du baril.
La banque centrale chinoise avait de son côté annoncé dimanche avoir ordonné aux banques d'augmenter le niveau de leurs réserves de liquidités, mesure destinée à lutter contre l'inflation mais les opérateurs redoutent qu'elle n'affecte aussi la consommation énergétique du géant asiatique.
Alors qu'Etats-Unis et Chine sont les deux principaux consommateurs de brut dans le monde, "la demande reste la préoccupation principale des investisseurs", qui redoutent une érosion face à un niveau de prix élevés, ajoutait M. Kryuchenkov.
Les interrogation sur l'abondance de l'offre "contribuaient également à tirer le marché à la baisse, après que l'Organisation des Pays exportateurs de pétrole (OPEP) a réaffirmé qu'il n'y avait de pénurie nulle part dans le monde", notait de son côté Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
Le ministre du Pétrole saoudien a affirmé lundi que le marché était "approvisionné en abondance", constat également affirmé au cours du week-end par le secrétaire général de l'OPEP, Abdallah El Badri.
Cependant, le repli des cours devrait rester limité, "les investisseurs restant réticents à opérer des prises de bénéfices malgré des cours élevés", notamment en raison des incertitudes persistantes dans le monde arabe, a estimé M. Petersson.
Alors que se poursuivent en Libye les combats entre insurgés et forces loyalistes du colonel Kadhafi, la perte du brut libyen, dont la qualité, légère en soufre, est très prisée des raffineurs, "est définitivement un problème, et l'OPEP a été plus ou moins incapable de le résoudre", a jugé Filip Petersson.
La vente de pétrole par les forces rebelles opposées à Mouammar Kadhafi figurera à l'ordre du jour de la prochaine réunion du groupe de contact sur la Libye, début mai à Rome, a indiqué mardi le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini.
cha
(AWP/19 avril 2011 12h30)