Le pétrole recule, pénalisé par le dollar et l'Ukraine
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 108,32 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 8 cents par rapport à la clôture de mercredi. Vers 13H10 GMT, le Brent est tombé jusqu'à 107,77 dollars, son niveau le plus faible depuis près d'un mois.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 32 cents, à 102,32 dollars.
Le pétrole a chuté à cause du renforcement du dollar, qui rend les matières premières libellées dans la monnaie américaine plus coûteuses pour les investisseurs munis d'autres devises, expliquait Jasper Lawler, analyste de CMC Markets.
Le billet vert s'est renforcé face à l'euro après l'annonce mercredi d'une batterie de mesures d'assouplissement monétaire par la Banque centrale européenne (BCE).
Ces mesures (abaissement du principal taux directeur et du taux de prêt marginal, prêts ciblés à long terme aux banques, octroi illimité de liquidités à court terme, etc.) ont pour conséquence de rendre la monnaie européenne moins attrayante pour les investisseurs.Un certain apaisement des tensions autour de la crise ukrainienne participait également au recul des prix du pétrole.
Quelques investisseurs ont clairement décidé de prendre des bénéfices du fait de l'absence de sanctions supplémentaires du G7 contre la Russie lors de sa réunion mercredi, signalaient ainsi les économistes de Commerzbank.
Jeudi, le président américain Barack Obama a déclaré que les pays du G7 allaient voir ce que le président russe Vladimir Poutine allait faire dans les deux, trois, quatre prochaines semaines dans la crise ukrainienne avant de décider d'éventuelles nouvelles sanctions.
Les opérateurs du marché pétrolier se tournaient désormais vers le rapport sur l'emploi et le chômage aux États-Unis, qui sera publié vendredi, pour se faire une meilleure idée des perspectives de demande dans le pays, premier consommateur mondial d'or noir.
A cet égard, les chiffres publiés jeudi sur les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux États-Unis étaient plutôt neutres, estimait Carl Larry, analyste de Oil Outlooks and Opinions. A 312.000, elles ont augmenté dans une proportion proche des attentes des analystes pour la semaine close le 31 mai.