Le pétrole ouvre en baisse à New York, pénalisé par la hausse du dollar
Vers 13H20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet lâchait 97 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) et s'échangeait à 101,67 dollars.
La grande information du jour sur les marchés est l'action de la Banque centrale européenne qui non seulement a abaissé son principal taux directeur, a porté en territoire négatif son taux de dépôt, mais a aussi laissé ouverte la porte à un vaste plan de rachat d'actifs, a relevé Phil Flyn de Price Futures Group. Ils sont prêts à en faire vraiment plus pour combattre la déflation, a-t-il ajouté.
Ces mesures ont toutefois pour conséquence de diluer la valeur de la monnaie unique, et mécaniquement de faire monter le billet vert. Or un renchérissement du dollar a tendance à amoindrir l'attrait du baril de pétrole, libellé en monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le fait de reconnaître que l'Europe est proche de la déflation n'encourage pas non plus les perspectives de demande en brut, a noté Phil Flynn.
Les acteurs du marché continuent aussi, selon Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion, à digérer le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie publié mercredi montrant certes une forte chute des stocks de brut, mais aussi un léger accès de faiblesse de la demande pour les produits raffinés. Ils attendent toutefois surtout, selon lui, le rapport mensuel sur l'emploi américain prévu vendredi pour se faire une meilleure idée des perspectives de demande dans le pays, premier consommateur mondial d'or noir.
Les chiffres publiés jeudi matin sur les demandes hebdomadaires d'allocations chômage étaient à cet égard plutôt neutres, a remarqué Carl Larry: à 312.000, elles ont augmenté dans une proportion proche des attentes des analystes pour la semaine close le 31 mai.
Un certain apaisement des tensions autour de la crise ukrainienne a aussi participé au recul des prix du brut.
Quelques investisseurs ont clairement décidé de prendre des bénéfices du fait de l'absence de sanction supplémentaire du G7 à la Russie lors de sa réunion mercredi, ont relevé les économistes de Commerzbank.
Les dirigeants du G7 ont appelé mercredi le président russe Vladimir Poutine à faire véritablement baisser la tension en Ukraine et à coopérer avec le nouveau président, Petro Porochenko, sans toutefois adopter de nouvelles sanctions.