Le brut se replie, les inquiétudes sur la demande continuent de peser
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, s'échangeait à 122,45 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,00 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai lâchait 1,27 dollar à 108,39 dollars.
Les cours du baril pâtissaient des craintes persistantes d'une érosion de la consommation pétrolière mondiale en raison de niveaux de prix trop élevés, alors que s'apaisaient quelque peu les inquiétudes sur le front de l'offre, encourageant les investisseurs à opérer quelques prises de bénéfices.
Les prix du pétrole ont été jugés "inquiétants" lundi par le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) Abdallah El Badri, lors d'une réunion énergétique au Koweït.
"Nous sommes inquiets du fait que (les prix élevés) pourraient avoir un impact négatif sur la croissance économique", avait déjà estimé dimanche le directeur de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) Nobuo Tanaka.
M. Badri a par ailleurs estimé que le marché était "suffisamment" approvisionné et qu'il n'y avait pas lieu d'augmenter la production.
"Il n'y a pas de véritable pénurie sur le marché du pétrole" et en l'absence de nouvelle aggravation de la situation dans le monde arabe, "les prix du pétrole ne devraient pas continuer leur progression", ont confirmé les experts de Commerzbank.
De son côté, l'Arabie saoudite, premier exportateur de brut dans le monde et chef de file de l'Opep, a assuré dimanche être "prête à satisfaire toute demande de la part des clients", tout en reconnaissant avoir abaissé sa production de 800'000 barils par jour en mars par rapport à février.
"C'est la plus forte baisse sur un mois de la production saoudienne depuis 1989. L'Arabie saoudite insiste que la chute de la demande, en raison des catastrophes au Japon (3e consommateur de brut dans le monde, ndlr) est plus forte que la chute de l'offre due au conflit libyen", commentait Olivier Jakob, du cabinet suisse Petromatrix.
Par ailleurs, le déroulement, dimanche, du premier tour de l'élection présidentielle au Nigeria, premier pays producteur du continent africain où les périodes électorales sont souvent entachées de violences, était de nature à rassurer les opérateurs.
Le président nigérian sortant Goodluck Jonathan prenait largement la tête dimanche de la course à la présidentielle, vainqueur dans au moins 20 des 36 Etats, et pourrait l'emporter dès le premier tour.
"Il n'y a pas eu de menace spécifique pour les installations pétrolières ce week-end. Goodluck Jonathan est natif de la région pétrolière du Sud du pays, et s'il y a des manifestations hostiles face aux résultats, ce sera probablement dans le Nord, région dépourvue de pétrole", notait M. Jakob.
"Cela ne justifie pas qu'on ajoute une prime de risque aux cours du pétrole", a-t-il estimé.
De fait, des affrontements ont éclaté lundi matin à Kano, principale ville du nord du Nigeria, entre des manifestants et des soldats.
rp
(AWP/18 avril 2011 13h00)