Le pétrole bondit après la forte chute surprise des stocks US
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 110,62 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 93 cents par rapport à la clôture de mardi. Vers 15H50 GMT, le Brent a bondi jusqu'à 110,73 dollars, son plus haut niveau depuis début mars.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, gagnait 1,84 dollar, à 104,17 dollars. Vers 15H45 GMT, le WTI est monté jusqu'à 104,29 dollars, son niveau le plus élevé depuis un mois.
Les stocks de pétrole brut ont enregistré une chute inattendue la semaine dernière aux États-Unis, selon les chiffres publiés mercredi par le Département américain de l'Énergie (DoE).
Les réserves de brut ont ainsi plongé de 7,2 millions de barils lors de la semaine achevée le 16 mai, surprenant les analystes qui avaient misé sur une progression de 700.000 barils.
Par contre, l'association professionnelle API, qui donne traditionnellement ses propres estimations un jour avant le DoE, avait annoncé mardi une chute de 10,3 millions de barils des stocks de brut américains.Ces stocks suspendent ainsi un mouvement de progression quasi-continue depuis le début de l'année, alimenté par la hausse continue de la production aux États-Unis.
Ils s'éloignent aussi du sommet de 399,4 millions de barils atteint fin avril, un record depuis 1982, lorsque le DoE a commencé à publier des données hebdomadaires, et même depuis avril 1931 sur la base de données mensuelles.
De leur côté, les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont gonflé de 3,4 millions de barils, soit bien plus que les attentes des experts qui misaient sur une hausse de 200.000 barils seulement.
Et les stocks d'essence ont augmenté de 1 million de barils, soit 10 fois plus que la progression de 100.000 barils prévue par les analystes.
Surveillées de près par les courtiers, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), qui servent de référence au pétrole échangé à New York, ont poursuivi leur recul quasiment ininterrompu depuis le début de l'année, affichant une diminution de 200.000 barils.
Le marché pétrolier était également soutenu par les tensions en Libye, où un général dissident a rallié de nouveaux soutiens à son offensive contre les milices islamistes, faisant craindre une guerre ouverte dans le pays en proie à l'anarchie depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Le blocage des terminaux pétroliers par des rebelles autonomistes depuis l'été dernier a provoqué la chute de la production à moins de 200.000 barils par jour, contre près de 1,5 million auparavant.