Le pétrole monte un peu, soutenu par des inquiétudes sur l'offre
Vers 10H20 GMT (12H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 109,52 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 15 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 15 cents, à 102,76 dollars. Le prix du WTI était monté lundi vers 13H40 GMT à 103,09 dollars, son niveau le plus élevé en près d'un mois.
Le gouvernement libyen a proposé lundi la mise en congé du Parlement contesté pour sortir le pays de la crise aggravée par une attaque armée contre cette instance et une offensive d'une force para-militaire dans l'Est du pays.
Les violences risquent de plonger le pays dans la guerre civile et raviver les rivalités entre des dizaines de milices qui obéissent à leurs propres intérêts, qu'ils soient d'ordre idéologique, régional ou tribal.
Ce pays-clé dans la production pétrolière en Afrique du Nord est en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les autorités de transition ne parvenant pas à contrôler les innombrables milices armées qui font la loi dans le pays.Le blocage des terminaux pétroliers par des rebelles autonomistes depuis l'été dernier a provoqué la chute de la production à moins de 200.000 barils par jour, contre près de 1,5 million auparavant. Un récent accord avait permis la réouverture de deux ports sur quatre, mais les principaux terminaux sont toujours fermés.
Les derniers évènements ont sans aucun doute anéanti les espoirs d'une augmentation notable de la production, observaient les analystes de Commerzbank, qui notaient également que des compagnies pétrolières étrangères ont également commencé à faire partir certains employés déployés en Libye pour raisons de sécurité.
Les cours de l'or noir restaient également soutenus par la crise en Ukraine, dont la survie risque de se jouer le week-end prochain, lors des élections présidentielles, et que demeure un risque de flambée des tensions entre les partisants des autorités de Kiev et les pro-Russes, notaient des analystes.
Les investisseurs craignent un dérèglement de l'approvisionnement du marché européen de l'énergie, comme environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie.
Les investisseurs étaient par ailleurs dans l'attente des chiffres hebdomadaires sur les stocks de brut américains.
A quelques jours du long week-end de Memorial Day, qui lance officiellement la saison des grands voyages en voiture aux Etats-Unis, les investisseurs tablaient sur une hausse de la demande en essence et sur une accélération de l'activité des raffineries américaines.