Le pétrole se stabilise, la Libye et l'Ukraine captent l'attention
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 109,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin grappillait 7 cents, à 101,57 dollars.
Le Brent s'échangeait autour de 109 dollars le baril après le changement de contrat de référence. Le contrat pour juin a expiré (jeudi) à 110,44 dollars --son plus haut niveau en clôture depuis début mars, notaient les économistes de Commerzbank.
Le marché pétrolier était quelque peu pénalisé par l'augmentation de la production en Libye, de 240.000 barils par jour à 300.000 barils par jour, en raison de la reprise des opérations dans deux champs pétroliers de l'Ouest du pays, rapportaient plusieurs analystes.
Il est probable que la production soit redémarrée dans les prochains jours au champ pétrolier d'al-sharara, le deuxième du pays avec une capacité de production journalière de 340.000 barils, estimait-on chez Commerzbank.Les autorités libyennes essayent depuis des mois de normaliser la production et l'exportation de brut, qui sont entravées par divers mouvements de protestations. Début avril, elles ont conclu un accord avec les rebelles autonomistes de l'Est pour débloquer deux des quatre terminaux pétroliers de la région.
Par ailleurs, l'incertitude politique en Ukraine continue de dominer le marché du pétrole, soutenant les cours du brut, alors que nous attendons toujours une résolution de la crise entre ce pays et la Russie, rappelait Myrto Sokou, analyste chez Sucden.
A neuf jours de l'élection présidentielle, les affrontements entre l'armée ukrainienne et les séparatistes armés continuent dans l'Est du pays.
Parallèlement, Moscou a menacé de couper les approvisionnements vers l'Ukraine dès le 3 juin si celle-ci ne réglait pas à l'avance sa facture pour juin, qui s'établit à 1,66 milliard de dollars, au risque de perturber les livraisons vers l'Union européenne (UE) comme lors des guerres du gaz de 2006 et 2009.
Les investisseurs craignent ainsi un dérèglement de l'approvisionnement du marché européen de l'énergie, car environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie.