Le pétrole hésite, le marché s'inquiéte de l'offre abondante aux USA
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 110,27 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 8 cents par rapport à la clôture de mercredi. Vers 12H40 GMT, le Brent a atteint 110,60 dollars, son niveau le plus élevé depuis trois semaines.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 92 cents, à 101,45 dollars.
Les cours du brut étaient mitigés jeudi, le WTI chutant à cause de prises de bénéfices, du niveau presque record des stocks pétroliers américains et de l'augmentation de la production américaine tandis que le Brent était soutenu par des mouvements techniques avant l'expiration du contrat de juin et la crise en Ukraine, détaillaient les analystes de Tradition Energy.
Le WTI avait atteint mercredi son niveau le plus élevé en trois semaines, à 102,65 dollars, dopé par une nouvelle baisse des stocks au terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud) la semaine dernière.
Cependant, même si les stocks de pétrole à Cushing se trouvent à leur plus bas niveau depuis décembre 2008, c'est contrebalancé par une nouvelle hausse des réserves de brut dans le golfe du Mexique, qui ont atteint un nouveau record, pointaient les experts de Commerzbank.En effet, l'augmentation de la capacité d'acheminement du brut vers les raffineries du golfe du Mexique depuis le début de l'année a permis une nette décrue des réserves à Cushing au prix d'une hausse de celles-ci dans les entrepôts texans.
En outre, selon le DoE, les États-Unis ont produit quelque 8,428 millions de barils par jour au cours de la semaine achevée le 9 mai, un niveau record depuis octobre 1986.
Plombé par l'abondance du brut aux États-Unis, le marché ignorait ainsi de bons indicateurs économiques américains publiés jeudi, pourtant de nature à rassurer les investisseurs sur les perspectives de demande du premier consommateur mondial de brut.
De son côté, le Brent bénéficiait d'un contexte géopolitique tendu en Ukraine, où les affrontements entre l'armée ukrainienne et les séparatistes se multiplient dans l'est russophone.
Selon des propos rapportés jeudi par le Premier ministre slovaque Robert Fico, le président russe Vladimir Poutine s'est dit prêt à couper les livraisons de gaz à l'Europe via l'Ukraine si Kiev ne paie pas sa facture.
Moscou avait menacé de couper les approvisionnements vers l'Ukraine dès le 3 juin si celle-ci ne réglait pas à l'avance sa facture pour juin, soit 1,66 milliard de dollars, au risque de perturber les livraisons vers l'Union européenne (UE) comme lors des guerres du gaz de 2006 et 2009.
Les investisseurs craignent ainsi un dérèglement de l'approvisionnement du marché européen de l'énergie, comme environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie.