Le pétrole recule, le marché digère toujours les stocks américains
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 110,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 4 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 47 cents, à 101,90 dollars.
Le Brent et le WTI sont montés mercredi en séance jusqu'à leur niveau le plus élevé depuis trois semaines, à respectivement 102,65 dollars et 110,41 dollars.
Ce sont vraisemblablement les investisseurs financiers qui sont la cause de la dernière hausse des prix, car ils parient sur une hausse des cours du pétrole en raison de la crise en Ukraine, expliquaient les analystes de Commerzbank.
Les autorités ukrainiennes ont assuré qu'elles ne céderaient pas au chantage des séparatistes pro-russes, retranchés dans l'Est du pays, au cours d'une première table ronde d'unité nationale suivie de près par les Occidentaux, toujours à la recherche d'une issue à la crise.Parallèlement, Moscou a continué de critiquer les autorités de Kiev, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov déclarant que le pays où des Ukrainiens tuent des Ukrainiens était au bord la guerre civile, au lendemain d'une attaque des insurgés au lance-grenades qui a coûté la vie à sept soldats ukrainiens.
Les investisseurs craignent un dérèglement de l'approvisionnement du marché européen de l'énergie, comme environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie.
Mercredi, le marché pétrolier avait été soutenu par la publication des chiffres hebdomadaires sur les réserves de brut et produits pétroliers américains, qui ont fait état d'une hausse des stocks de brut (+900.000 barils) mais également d'un nouveau recul des stocks de Cushing (Oklahoma, centre-sud).
Surveillées de près par les courtiers, les réserves du terminal pétrolier de Cushing, qui servent de référence au pétrole échangé à New York, ont poursuivi leur recul quasiment ininterrompu depuis le début de l'année, affichant une diminution de 600.000 barils, à 23,4 millions de barils.
Même si les stocks de pétrole à Cushing se trouvent à leur plus bas niveau depuis décembre 2008, c'est contrebalancé par une nouvelle hausse des réserves de brut dans le golfe du Mexique, qui ont atteint un nouveau record, soulignaient toutefois les experts de Commerzbank.
En effet, l'augmentation de la capacité d'acheminement du brut vers les raffineries du golfe du Mexique depuis le début de l'année a permis une nette décrue des réserves à Cushing au prix d'une hausse de celles-ci dans les entrepôts texans.