Le pétrole monte, porté par la crise ukrainienne
Vers 10H15 GMT (12H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 108,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 34 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 62 cents, à 101,21 dollars.
Le marché pétrolier continuait d'être soutenu par la crise en Ukraine, menacée de partition après un référendum séparatiste dans l'Est.
De nouvelles négociations sur le sort du pays se profilaient mardi sous l'égide de l'OSCE après l'acceptation par le président russe Vladimir Poutine d'une feuille de route en ce sens.
Parallèlement, le géant russe Gazprom réclame à la compagnie publique ukrainienne Naftogaz 1,66 milliard de dollars de prépaiement pour ses livraisons de gaz du mois de juin. Gazprom a prévenu qu'il couperait ses livraisons de gaz à l'Ukraine dès le 3 juin si Kiev n'avait pas réglé d'ici là sa facture à l'avance pour ce mois. De leur côté, l'Union européenne (UE), la Russie et l'Ukraine cherchaient une date et un lieu pour une nouvelle rencontre politique consacrée à la sécurité de l'acheminement du gaz russe via l'Ukraine, alors qu'environ 30% des importations de pétrole et de gaz européennes proviennent de Russie.
Par ailleurs, des statistiques chinoises décevantes ont quelque peu pesé sur les cours du brut lors des échanges asiatiques, indiquait Myrto Sokou, analyste de Sucden.
La production industrielle en Chine a enregistré en avril une hausse de 8,7% sur un an, moins que le mois précédent, selon les chiffres officiels publiés mardi, témoignant du ralentissement de l'activité dans la deuxième économie mondiale. Et les ventes au détail ont progressé de 11,9% en avril sur un an, marquant là aussi un ralentissement sensible de la consommation des ménages par rapport à la progression de 12,2% en mars.
L'économie chinoise est attentivement scrutée par les opérateurs du marché pétrolier, la Chine étant le deuxième consommateur mondial d'or noir et l'un des principaux moteurs de croissance de la demande mondiale de pétrole.
Enfin, les investisseurs restaient attentifs à l'évolution de la situation en Libye, où il semble que l'approvisionnement de pétrole va partiellement revenir sur le marché après un accord conclu avec les protestataires de l'Ouest du pays, rapportaient les économistes de Commerzbank.
La production serait en mesure de reprendre dans trois champs pétroliers dans l'Ouest, ce qui porterait la production totale de la Libye à 500.000 barils par jour, selon plusieurs analystes. Cela équivaudrait à un doublement de l'offre libyenne par rapport au niveau de production de ces derniers mois.
Le secteur pétrolier libyen est très perturbé depuis l'été dernier, à cause de divers mouvements de protestations.