Le pétrole monte, le marché scrute l'Ukraine et la Libye
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 108,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 73 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 82 cents, à 101,08 dollars.
Le Brent a dépassé les 109 dollars le baril (vendredi) matin (pour la première fois depuis fin avril). Les opérateurs de marchés continuent de scruter l'Ukraine et la Libye, signalaient les analystes de Commerzbank.
En Ukraine, les insurgés pro-russes ont décidé de maintenir pour le 11 mai leur référendum d'indépendance, ignorant un appel du président russe Vladimir Poutine à le reporter.
Les autorités de Kiev ont déjà fait savoir qu'elles ne reconnaissaient pas la légitimité de ce projet de référendum terroriste et qu'elles n'avaient nullement l'intention de renoncer à rétablir l'ordre dans l'Est.La crise menace de s'aggraver une fois encore si - comme attendu - une majorité vote en faveur d'une séparation de cette région de l'Ukraine, estimait-on chez Commerzbank.
Moscou exige par ailleurs, à partir de juin, le paiement par l'Ukraine, à l'avance, de ses livraisons de gaz russe, ce qui est de facto une menace de coupure, au risque de perturber les livraisons vers l'Union européenne comme lors des guerres du gaz de 2006 et 2009.
L'Union européenne (UE) importe le quart de son gaz de Russie, dont près de la moitié transite par l'Ukraine.
En Libye, les rebelles autonomistes qui bloquent des sites pétroliers dans l'Est libyen ont affirmé qu'ils ne reconnaissaient pas le nouveau Premier ministre, Ahmed Miitig, dont l'élection controversée est selon eux illégale.
Cette position des rebelles risque de remettre en cause un accord annoncé le 6 avril entre les rebelles et le gouvernement intérimaire d'Abdallah Al-Theni, prévoyant la levée progressive du blocage de quatre terminaux pétroliers.
Deux des quatre terminaux pétroliers de l'Est de la Libye (Zwitina et al-Hariga) ont déjà été rouverts tandis que deux autres ports (Ras Lanouf et al-Sedra) restent bloqués.
Comme les rebelles ne reconnaissent pas le nouveau Premier ministre, les deux plus importants terminaux vont rester fermer dans un futur proche, ce qui devrait continuer à sérieusement freiner l'offre libyenne de brut, jugeaient les experts de Commerzbank.