Le pétrole monte, porté par un regain d'inquiétude sur l'Ukraine
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 110,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,12 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 71 cents, à 102,15 dollars. Il était tombé la veille à 101,20 dollars, son niveau le plus faible en un peu plus de deux semaines.
Les cours du brut montaient, alors que la Russie s'est engagée à défendre ses intérêts en Ukraine s'ils étaient attaqués, ce qui a alimenté des craintes sur l'approvisionnement d'énergie en provenance de Russie, transitant par l'Ukraine et à destination de l'Europe, notait Nadina Ball, analyste chez Inenco.
Comme environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie, le marché européen de l'énergie est sensible à tout risque de perturbation de l'approvisionnement.
L'Ukraine a de plus lancé jeudi un assaut meurtrier contre les séparatistes à Slaviansk, bastion des insurgés pro-russes dans l'est du pays, aussitôt dénoncé par le président russe, Vladimir Poutine, comme un crime qui aura des conséquences. L'armée russe a dans la foulée engagé de nouvelles manoeuvres à la frontière avec l'Ukraine.Un espoir de désescalade dans la pire crise entre Moscou et les Occidentaux depuis la Guerre froide était né jeudi à Genève avec la signature surprise d'un accord entre l'Ukraine, la Russie, les États-Unis et l'Union européenne (UE). Mais l'accord est resté lettre morte.
Mais le nouvel étoffement des réserves américaines de brut limitait la hausse des cours du pétrole, observait Mme Ball.
Les réserves américaines de brut ont grimpé de 3,5 millions de barils, soit plus que les 2,4 millions attendus par les observateurs, lors de la semaine achevée le 18 avril, selon le rapport hebdomadaire publié mercredi par le département américain de l'Énergie (DoE). Ces réserves ont ainsi atteint 397,7 millions de barils, leur plus haut niveau depuis 1982, date du début de la publication de données hebdomadaires, et depuis 1931 sur la base de données mensuelles.