Le pétrole soutenu à New York par les craintes sur la crise ukrainienne
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a grappillé 7 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 104,37 dollars.
Le marché continue d'intégrer au prix du WTI et aussi du Brent une prise de risque géopolitique en raison de l'importance des tensions entre les pays occidentaux et la Russie autour de la crise ukrainienne, selon Bart Melek de TD Securities.
Un accord politique conclu jeudi entre Kiev, Moscou, les Etats-Unis et l'Union européenne, prévoyant notamment le désarmement des groupes illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés dans les villes ukrainiennes, avait suscité l'espoir d'un apaisement.
Mais Moscou a accusé lundi les autorités ukrainiennes pro-occidentales de violer l'accord de Genève censé mettre fin à l'escalade dans l'Est, en proie à une insurrection séparatiste.
Les tensions, loin de retomber, sont encore montées d'un cran pendant le week-end pascal avec une fusillade meurtrière à Slaviansk, bastion des pro-russes.Avec ce qui s'est passé dimanche, [les acteurs du marché] gardent à l'esprit qu'à tout instant la situation pourrait dégénérer, a relevé Robert Yawger de Mizuho Securities USA.
Le marché pétrolier suit avec attention la crise russo-ukrainienne car la Russie est l'un des plus gros producteurs de pétrole au monde et principal fournisseur de gaz à l'Europe.
Mais dans le même temps, les Etats-Unis sont très bien approvisionnés en pétrole, comme l'a montré le dernier rapport hebdomadaire des autorités américaines sur les réserves de brut dans le pays, qui sont à leur plus haut niveau depuis juin.
Les cours de l'or noir profitent toutefois, selon Tim Evans de Citi, de la bonne tenue des prix sur le marché de l'essence, où la tendance à la baisse des stocks et la perspective d'une augmentation de la demande [à l'approche de la saison des grands déplacements en voiture] attirent de nombreux investisseurs souhaitant miser à la hausse.