Le pétrole hésite, tiraillé entre l'Ukraine et le bond des stocks US
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 109,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 42 cents par rapport à la clôture de mardi. Vers 13H30 GMT, le Brent a atteint 110,36 dollars, son maximum depuis début mars.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai perdait 45 cents, à 103,30 dollars. Vers 10H30 GMT, le WTI est monté jusqu'à 104,99 dollars, son niveau le plus élevé depuis début mars.
Le Brent continue de progresser en réponse à l'escalade de la crise en Ukraine, grimpant à son plus haut niveau en six semaines, signalait Fawad Razaqzada, analyste de FOREX.com.
Insurgés pro-russes et forces armées ukrainiennes se livraient mercredi à un bras de fer tendu dans l'Est du pays, à la veille de pourparlers à Genève devant réunir les États-Unis, la Russie, l'Union européenne (UE) et l'Ukraine.
En cas d'échec, les Occidentaux pourraient décider d'adopter de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie, qu'ils considèrent comme responsable des soulèvements.Les investisseurs craignent que de telles sanctions déstabilisent le marché européen de l'énergie, dont environ 30% des importations de gaz et de pétrole proviennent de la Russie.
De son côté, le WTI était pénalisé par un bond de 10 millions de barils des stocks de brut aux États-Unis la semaine dernière, selon le rapport du département américain à l'Énergie (DoE) publié mercredi. C'est bien plus que ce que prévoyaient les analystes (+1,5 million de barils).
Une progression des stocks de brut est généralement mal reçue par le marché, qui y voit un mauvais signe pour la demande énergétique du premier consommateur mondial d'or noir.
Le DoE a également fait part mercredi d'une diminution de 1,3 million de barils des réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), alors que les analystes tablaient sur une baisse de 200.000 barils.
Les stocks d'essence ont quant à eux reculé de 200.000 barils, moins que ce que prévoyaient les analystes (-1,4 million de barils).
Surveillées de près par les courtiers, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), qui servent de référence au WTI, ont diminué de 800.000 barils, à 26,8 millions de barils, soit leur plus bas niveau depuis octobre 2009.