Le pétrole hésite dans un marché prudent et sans élan
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 109,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 16 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai grappillait 9 cents, à 103,85 dollars.
Alors que les marchés européens et américains sont fermés dès demain (vendredi) pour les vacances de Pâques, nous attendons une consolidation (des prix) et de faibles volumes sur le marché pétrolier jeudi, indiquait Myrto Sokou, analyste chez le courtier Sucden.
Les cours du brut avaient été poussés mercredi en séance jusqu'à leur plus haut niveau depuis début mars (110,36 dollars pour le Brent et 104,99 dollars pour le WTI), en raison de l'escalade des tensions en Ukraine.
Les premiers pourparlers internationaux sur la crise ukrainienne s'ouvrent jeudi à Genève en pleine tension sur le terrain, où des affrontements ont opposé dans la nuit insurgés et loyalistes.Avec les troupes russes rassemblées près de la frontière avec l'Ukraine, les perspectives d'apaisement de la situation au cours des discussions à Genève semblent minces, estimait Nadina Ball, analyste pour le cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.
En cas d'échec, les Occidentaux pourraient décider d'adopter de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie, qu'ils considèrent comme responsable des soulèvements.
Les investisseurs craignent que de telles sanctions déstabilisent le marché européen de l'énergie, dont environ 30% des importations de gaz et de pétrole proviennent de la Russie.
Nous pensons que la probabilité que le conflit s'aggrave et que de nouvelles sanctions économiques soient prises contre la Russie est relativement élevée, estimaient ainsi les économistes de Commerzbank.
Par ailleurs, les opérateurs du marché pétrolier continuaient de digérer la forte hausse des stocks de brut la semaine dernière aux États-Unis (+10 millions de barils).
Les réserves de brut continuent d'augmenter, soulevant des inquiétudes sur un possible ralentissement de la demande américaine de pétrole. Cependant, de récentes données économiques robustes aux États-Unis semblent montrer des signes de reprise, estimait Mme Sokou.
Le Livre beige de la Réserve fédérale américaine (Fed) publié mercredi a montré que l'activité du pays avait redémarré après un hiver rigoureux ayant affecté la croissance de plusieurs régions.