Le brut en hausse, après une chute des stocks d'essence américains
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 122,31 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres, progressant de 1,39 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 58 cents dollars à 106,83 dollars.
Les cours du baril rebondissaient, après s'être effondrés de quelque 7 dollars sur les deux premières séances de la semaine, et le marché a accéléré sa hausse après la publication des chiffres hebdomadaires des stocks américains.
En effet, les stocks d'essence aux Etats-Unis ont enregistré la semaine dernière une chute spectaculaire de 7,0 millions de barils à 209,7 millions de barils, dix fois plus que le recul anticipé par les analystes (-700'000 barils) - un chiffre promptement salué par le marché.
Ces chiffres éclipsaient la progression de 1,6 million de barils des stocks de brut et le maintient à un niveau record des réserves entreposées à Cushing (Oklahoma, sud), principal terminal pétrolier du pays.
Le niveau des réserves d'essence était "le chiffre qui attirait l'attention: ce large recul signifie que (ces) stocks sont désormais retombés à leur niveau moyen des 5 dernières années", a souligné Torbjorn Kjus, analyste de DnB NOR Markets.
Cependant, "les baisses des stocks d'essence ce printemps s'expliquent par d'importantes exportations, (par la chute des importations), et une faible cadence des raffineries, bien plus que par la fermeté de la demande", a-t-il tempéré.
N'ayant effacé qu'une toute petite partie des pertes du début de semaine, le marché restait prudent, alors que les opérateurs s'inquiètent toujours des effets sur la consommation pétrolière mondiale de niveaux de prix élevés.
Dans son rapport mensuel, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a souligné mardi l'existence d'un "vrai risque qu'un pétrole se maintenant à plus de 100 dollars ne soit pas compatible avec le rythme de la reprise économique".
"Le marché du brut s'est effondré hier, accusant le coup après cet avertissement de l'AIE et la perspective d'une destruction de la demande", mais "l'idée que les stocks (de brut) américains continuent de croître" a également pesé sur les cours, a expliqué Peter Bassett, analyste de Westhouse Securities.
Toutefois, ce mouvement était nécessairement limité, a-t-il estimé.
"Les événements du +printemps arabe+ ne sont pas encore terminé et peuvent fort bien raviver de nouveau les craintes d'une perturbation des approvisionnements, ou, dans le pire des cas, une véritable pénurie dans la production", a insisté M. Bassett.
En Libye, l'impasse militaire entre les rebelles tenant la région de Benghazi (est) et les forces loyales à Mouammar Kadhafi retranchées dans celle de Tripoli (ouest) a fait naître, au sein de l'Otan qui dirige les opérations alliées, le spectre d'un enlisement du conflit.
rp
(AWP/13 avril 2011 18h30)