Le pétrole monte légèrement, tiraillé entre l'Ukraine et la Libye
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, valait 108,13 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 80 cents par rapport à la clôture de vendredi. Vers 07H00 GMT, le Brent est monté jusqu'à 108,38 dollars, son niveau le plus élevé en deux semaines.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance grappillait 17 cents, à 103,91 dollars. Vers 07H30 GMT, le WTI a atteint 104,55 dollars, son maximum depuis début mars.
Les cours du brut étaient soutenus par l'accroissement des tensions géopolitiques en Ukraine, qui ont élevé le risque d'une confrontation militaire avec la Russie, expliquait Nadina Ball, analyste du cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.
Confronté à des assauts menés depuis samedi par des activistes pro-russes mais aussi des groupes d'hommes armés aux uniformes sans identification, l'Ukraine apparaissait lundi plus que jamais menacée d'éclatement entre l'est russophone et le centre et l'ouest tournés vers l'Europe.
Les Occidentaux accusent Moscou d'être l'instigateur des troubles, dénonçant les similitudes avec ce qui s'est passé au mois de mars en Crimée, rattachée à la Russie après l'intervention de groupes armés non identifiés.Mais plusieurs pays sont réticents à durcir les sanctions avant la réunion qui doit se tenir jeudi à Genève entre l'Ukraine, la Russie, les États-Unis et l'Union européenne (UE).
D'un autre côté, les exportations libyennes semblent être proches d'augmenter, ce qui compense quelque peu l'impact des évènements en Ukraine sur les cours du brut, indiquait Addison Armstrong, analyste de Tradition Energy.
En effet, les autorités ont indiqué (lundi) que le port de Zwitina était rouvert et qu'un cargo d'une capacité de 1 million de barils était en train d'être chargé dans l'est du pays, rapportait Robert Yawger de Mizuho Securities USA.
Il faut toutefois prendre ces informations avec des pincettes car il est souvent arrivé qu'elles ne se concrétisent pas, ajoutait-il.
Les autorités et les autonomistes ont conclu la semaine dernière un accord pour la levée progressive du blocage des quatre terminaux pétroliers de l'est de la Libye, qui durait depuis des mois.
Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) Abdallah El-Badri a déclaré vendredi à Paris qu'il tablait sur un retour à une production d'or noir d'un million de barils par jour en Libye d'ici à la mi-juin, contre moins de 250.000 barils par jour récemment.