Le pétrole hésite, partagé entre l'Ukraine et la Libye
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 107,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 5 cents par rapport à la clôture de vendredi. Vers 07H00 GMT, le Brent est monté jusqu'à 108,38 dollars, son niveau le plus élevé en deux semaines.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 19 cents, à 103,55 dollars. Vers 07H30 GMT, le WTI a atteint 104,55 dollars, son maximum depuis début mars.
Les cours du brut étaient soutenus par l'accroissement des tensions géopolitiques en Ukraine, qui ont élevé le risque d'une confrontation militaire avec la Russie, expliquait Nadina Ball, analyste du cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.
Les insurgés armés pro-russes tenaient toujours tête au gouvernement pro-européen lundi dans l'est de l'Ukraine, plus que jamais menacée d'éclatement, après l'expiration de l'ultimatum pour une amnistie offerte par Kiev.
La Russie a sommé les nouvelles autorités de Kiev, issues d'un soulèvement qui a renversé fin février un régime pro-russe et que Moscou ne reconnaît pas, de cesser la guerre contre (leur) propre peuple, mettant en garde contre le basculement de l'Ukraine dans la guerre civile.Les États-Unis, les Européens et l'Otan ont tous fait le parallèle avec la Crimée, pour dénoncer l'implication de Moscou.
Les ministres européens des Affaires étrangères devaient se retrouver lundi à Luxembourg pour une réunion consacrée à la crise ukrainienne et à la menace d'une coupure des livraisons de gaz par la Russie, agitée la semaine dernière par le président Poutine.
Quelque 13% du gaz consommé par l'Union européenne (UE) transite en effet par l'Ukraine, qui a des milliards de dollars de dette gazière envers Moscou.
Cette arme peut toutefois se révéler à double tranchant, alors que la Russie est déjà affectée économiquement par la crise, avec une croissance en berne et des évasions de capitaux massives.
D'un autre côté, les cours du brut étaient pénalisés par les attentes d'une augmentation de l'offre de brut libyen sur le marché, ajoutait Nadina Ball.
Les autorités et les autonomistes ont conclu la semaine dernière un accord pour la levée progressive du blocage des quatre terminaux pétroliers de l'est de la Libye, qui durait depuis des mois.
Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) Abdallah El-Badri a déclaré vendredi à Paris qu'il tablait sur un retour à une production d'or noir d'un million de barils par jour en Libye d'ici à la mi-juin, contre moins de 250.000 barils par jour récemment.