Le brut recule à New york, pénalisé par le Brent et la Libye
Vers 13H15 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai perdait 77 cents, à 100,37 USD, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
"Le marché est sous pression en raison de l'avancée des négociations en Libye entre le gouvernement et les rebelles qui pourraient aboutir à une hausse des exportations de brut de la région", a expliqué Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion.
Les autorités libyennes et les autonomistes sont parvenus dimanche soir à un accord pour rouvrir deux des quatre ports pétroliers bloqués depuis juillet, le port de Zwitina d'une capacité d'exportation de 100'000 barils par jour (b/j) et celui d'al-Hariga (110'000 b/j).
Une source proche des négociations a précisé à l'AFP que les deux parties s'étaient en outre accordées un délai de deux à quatre semaines pour trouver un accord final permettant la levée du blocage des deux autres ports: Ras Lanouf (200'000 bpj) et al-Sedra (350'000 bpj).
"La pression ne s'exerce pas directement sur le marché du brut texan (moins sensible aux événements géopolitiques mondiaux que le Brent, ndlr) mais elle plombe le Brent, et c'est cela qui emmène le marché à la baisse", a précisé M. Larry.
Les investisseurs restaient toutefois prudents, doutant d'une normalisation réelle de la situation du secteur pétrolier en Libye, un pays clef pour la production d'or noir en Afrique.
"Cette solution n'est pas à la hauteur des espoirs de la semaine dernière que tous les terminaux pétroliers seraient rouverts en quelques jours", ont remarqué les économistes de Commerzbank.
D'autre part, "quelques ports pourraient rouvrir brièvement, notamment pour des raisons budgétaires", mais il y a déjà eu des annonces de réglement qui n'ont rien donné, ont rappelé les économistes de Morgan Stanley, selon qui "l'optimisme du marché va rapidement s'évaporer s'il n'y a pas (d'autre) signe de progrès".
La perturbation du secteur pétrolier libyen a provoqué une chute de la production à moins de 250'000 b/j - contre près de 1,5 mbj en temps normal - et occasionné des pertes estimées à plus de 14 mrd USD.
En l'absence d'indicateurs économiques de première importance cette semaine aux Etats-Unis, et après un rapport sur l'emploi américain sans grande surprise vendredi, les opérateurs misaient par ailleurs "sur le maintien des échanges dans une fourchette de prix limitée" à New York, a estimé M. Larry.