Le pétrole baisse, pénalisé par l'accord en Libye
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 105,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 95 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 39 cents, à 100,75 dollars.
Les cours du pétrole déclinaient lundi alors que les inquiétudes sur l'offre s'apaisaient après que les rebelles libyens qui occupent quatre ports pétroliers ont accepté de graduellement cesser leur blocage, expliquaient les analystes d'Investec.
Les autorités libyennes et les autonomistes sont en effet parvenus dimanche soir à un accord pour rouvrir deux des quatre ports pétroliers bloqués depuis juillet, le port de Zwitina d'une capacité d'exportation de 100.000 barils par jour (bpj) et celui d'al-Hariga (110.000 bpj).
Une source proche des négociations a précisé à l'AFP que les deux parties se sont en outre accordées un délai de deux à quatre semaines pour trouver un accord final permettant la levée du blocage des deux autres ports: Ras Lanouf (200.000 bpj) et al-Sedra (350.000 bpj).Cette solution n'est pas à la hauteur des espoirs de la semaine dernière que tous les terminaux pétroliers seraient rouverts en quelques jours, jugeaient les économistes de Commerzbank.
Cette perspective avait fait chuter le Brent à son plus bas niveau en près de cinq mois mercredi dernier (à 103,95 dollars).
L'offre de brut en Libye va donc rester très restreinte dans le futur proche, d'autant plus que la production de brut dans l'Ouest du pays est également perturbée par des protestations, ajoutaient les experts de Commerzbank, qui envisagent donc un redressement des prix du pétrole au cours de la semaine.
Les économistes de Morgan Stanley se montraient également sceptiques sur la possibilité d'une réelle normalisation du secteur pétrolier en Libye, bloqué depuis juillet dernier par divers grèves et mouvements de protestation.
Quelques ports pourraient rouvrir brièvement, notamment pour des raisons budgétaires, mais des annonces antérieures ont déçu, rappelaient-ils.
Nous croyons que l'optimisme du marché va rapidement s'évaporer s'il n'y a pas (d'autre) signe de progrès, concluaient-ils.
La perturbation du secteur pétrolier libyen a provoqué une chute de la production à moins de 250.000 barils par jour - contre près de 1,5 million de barils par jour en temps normal - et occasionné des pertes estimées à plus de 14 milliards de dollars.