Le pétrole dépasse les 100 dollars en clôture à New York, doutant d'un accord en Libye
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a gagné 67 cents, à 100,29 dollars, sur le New York Mercantile Exchange(Nymex). Il n'avait pas clôturé au-delà des 100 dollars depuis le 31 mars.
En baisse à l'ouverture, les prix ont gagné en vigueur au cours de la séance à mesure que grandissaient les doutes sur la normalisation du secteur pétrolier en Libye, un acteur clef de la production d'or noir en Afrique.
La situation libyenne est encore, au mieux, très incertaine. On a déjà vu des situations où un accord semblait proche sans qu'il se concrétise. Et le fait qu'il ne soit pas encore annoncé soutient les prix, a noté Bob Yawger, de Mizuho Securities.
Le gouvernement libyen a en effet engagé des négociations avec des rebelles autonomistes qui bloquent depuis huit mois des terminaux pétroliers dans l'est du pays. Tripoli tente de trouver un accord permettant la reprise des exportations de brut et la fin d'une crise qui a privé le pays de sa principale source de revenu.
Une délégation gouvernementale s'est rendue mercredi à Brega, fief des rebelles dans l'est libyen, selon Ali al-Hassi, un porte-parole du gouvernement autoproclamé de la Cyrénaïque (Est de la Libye), bras politique des rebelles.Les prix montent sur le pari que le gouvernement libyen va rejeter les demandes des rebelles, a commenté quant à lui Timothy Evans, de Citi Futures.
Un accord permettrait à la Libye d'augmenter sa capacité d'exportation de quelque 600.000 barils par jour, selon les experts.
La production et l'exportation de brut libyen sont très perturbées depuis l'été dernier, à cause de divers mouvements de protestations, notamment de la part de rebelles qui réclament l'autonomie de l'est de la Libye. En temps normal, la Libye produit environ 1,5 million de barils par jour.
Les cours du WTI restait aussi soutenus par l'annonce mercredi d'une baisse surprise des stocks de brut aux États-Unis au cours de la semaine achevée le 28 mars, après dix semaines de hausse, et également du net recul des stocks d'essence, selon M. Yawger.
La hausse des prix restait cependant limitée par la progression du dollar, face à l'euro notamment. Un billet vert plus cher rend moins attractifs les actifs libellés dans cette monnaie pour les acheteurs munis d'autres devises.