Le brut ouvre en hausse, soutenu par des craintes sur l'offre aux USA
New York: Les prix du pétrole ont ouvert en hausse à New York mardi, dans un marché tourné vers le golfe du Mexique après la fermeture d'un important couloir d'approvisionnement en brut au Texas, et avant un nouveau rapport sur les stocks américains.
Vers 13H25 GMT/14h25 HEC, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai prenait 20 cents, à 99,80 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), limitant légèrement ses gains après une ouverture au-dessus des 100 dollars.
"Les inquiétudes concernant la fermeture du Houston Ship Channel et son impact sur l'approvisionnement des raffineries dans la région continuent à porter les prix", a relevé John Kilduff, de Again Capital.
Ce couloir de navigation reliant le golfe du Mexique au port de Houston (Texas, sud) est considéré comme crucial dans le marché de l'énergie aux Etats-Unis, du fait des très nombreuses raffineries présentes dans la région.
Il a été fermé ce week-end à la suite d'une collision entre une barge et un navire, qui a provoqué la formation d'une importante nappe de pétrole.
"Il semble que l'offre va être plus affectée que ce que l'on pensait à l'origine. Et sa réouverture ne devrait être que progressive (...) et pas avant la fin de la semaine prochaine", a poursuivi M. Kilduff. "Les garde-côtes américains veulent s'assurer que les navires entrant et sortant de ce couloir ne propagent pas davantage la nappe de pétrole", a-t-il expliqué.
Quelque 3,7 millions de barils de brut rentrent aux Etats-Unis chaque jour via ce couloir, tandis que 2,1 millions de barils en sortent, ont rappelé les experts de Commerzbank, citant les chiffres du département de l'Energie américain (DoE).
Et "140 navires sont pour l'instant bloqués de part et d'autres du couloir", ont-ils ajouté.
Les analystes se préparaient également à la parution plus tard dans la journée d'un rapport sur les stocks pétroliers américains de la fédération professionnelle API, qui est publié un jour avant le rapport officiel du DoE.
"Le consensus général est que les stocks de brut ont augmenté de 2,7 millions de barils" la semaine dernière, ont indiqué les analystes de Commerzbank.
En cas d'un nouveau gonflement de ces stocks, il s'agirait de leur dixième semaine consécutive de hausse. Ils ont progressé de 26 millions de barils depuis janvier, ce qui pèse sur les cours du brut.
Sur le front géopolitique, outre l'Ukraine, les investisseurs surveillaient aussi la Libye, important producteur de pétrole en Afrique, où la situation "continue à dégénérer", a noté John Kilduff.
Les rebelles autonomistes de l'est de la Libye bloquent depuis juillet 2013 les terminaux pétroliers du pays, perturbant les exportations de brut et privant ainsi le pays de sa principale source de revenus.
(©AFP)