Le pétrole recule avant les stocks américains
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 106,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 53 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril cédait 9 cents à 99,61 dollars.
Le Brent reculait en raison de l'apaisement des craintes d'une escalade de la crise en Ukraine et de la perspective d'une augmentation des stocks américains de brut, expliquaient les analystes d'Investec.
Le président russe Vladimir Poutine a signé mardi un traité historique rattachant la péninsule ukrainienne de Crimée à la Russie, malgré les sanctions occidentales contre le Kremlin.
Il reste un risque que des sanctions supplémentaires des Occidentaux contre la Russie puissent toucher sa production pétrolière et gazière, même si certains avancent que cela sera combattu, particulièrement par l'Allemagne et l'Italie, qui dépendent grandement du gaz russe, jugeait Joe Conlan, analyste du cabinet Inenco. Comme le rappelle Michael Wittner, analyste à la Société générale, l'Europe et la Russie sont interdépendantes en terme d'énergie, les quelque 3 millions de barils de brut russes importés chaque jour l'année dernière en Europe représentant 36% des importations européennes et 71% des exportations russes.
Les investisseurs attendaient par ailleurs la publication du rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers américains lors de la semaine terminée le 14 mars par le département américain à l'Énergie (DoE).
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones, les stocks de brut auraient gonflé de 2,3 millions de barils tandis que les réserves d'essence et de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) auraient reculé de respectivement 900.000 et 600.000 barils.
D'après les chiffres publiés (mardi) par l'American Petroleum Institute (API), la hausse des stocks de brut pourrait être plus prononcée qu'anticipé et donc peser sur les prix (du pétrole), d'autant plus que le soutien apporté par une forte demande de produits distillés pour le chauffage devrait disparaître avec l'arrivée du printemps, signalaient les économistes de Commerzbank.
La fédération professionnelle API, qui donne toujours ses propres statistiques un jour avant celles du DoE, a en effet fait part mardi d'une hausse de 5,9 millions de barils des stocks de brut.
Une forte hausse des réserves de brut est généralement mal reçue par les investisseurs, qui y voient un signe d'affaiblissement de la demande de pétrole aux États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir.