Le brut se replie, interrogations sur un éventuel cessez-le-feu en Libye
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 125,30 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres, en baisse de 1,35 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait quant à lui de 1,38 dollar à 111,41 dollars.
"Les prix du pétrole ont baissé sous l'effet d'une correction, alors que le dollar se stabilisait face à l'euro, mettant la pression sur le marché", a souligné Myrto Sokou, analyste du courtier londonien Sucden.
Mais "ce sont les perspectives d'accords de paix en Libye et au Yémen qui ont surtout dominé le marché du pétrole", incitant les investisseurs à s'assurer quelques bénéfices, a-t-elle ajouté.
Le colonel Kadhafi a accepté dimanche une "feuille de route", proposée par une délégation de l'Union africaine (UA) et visant à trouver une issue pacifique au conflit en Libye. Celle-ci portait notamment sur un cessez-le-feu entre factions libyennes.
La rébellion libyenne a cependant rejeté lundi ce cessez-le-feu proposé par l'UA, et s'est déclarée opposée à toute médiation ne prévoyant pas un départ du dirigeant Mouammar Kadhafi.
Les investisseurs s'inquiètent toujours de savoir quand pourrait intervenir un retour à la normale de la production libyenne, qui représentait avant le conflit 1,6 million de barils par jour (moins de 2% de la consommation mondiale).
Par ailleurs, au Yémen, le président Ali Abdallah Saleh, auquel s'oppose un important mouvement de contestation, s'est dit prêt lundi à un "transfert pacifique du pouvoir" sans expressément accepter de démissionner.
Egalement sur le front de l'offre, l'Arabie saoudite "a réaffirmé qu'elle pouvait augmenter sa production à 12,5 millions de barils par jour (mbj) si le marché en avait besoin", ont rapporté les analystes de Commerzbank.
"Ses capacités excédentaires sont donc toujours à 3-3,5 mbj, même après les pertes de production en Libye. Cela signifie que la hausse des prix du pétrole est largement dirigée par la peur actuellement, et non par de véritables goulets d'étranglement sur l'offre", ont-ils ajouté.
Cependant, "les troubles au Moyen-Orient ne sont pas terminés et devraient continuer d'alimenter à court terme la nervosité et la volatilité des échanges", observait Mme Sokou, notant que les prix du brut restaient "à des niveaux relativement élevés".
En tout début d'échanges asiatiques, peu après minuit GMT, le Brent est monté jusqu'à 127,02 dollars, un sommet depuis le 1er août 2008, tandis que le WTI atteignait 113,46 dollars, son plus haut niveau depuis septembre 2008.
La situation au Nigeria, principal producteur d'Afrique, où les élections législatives ont suscité samedi une vaste participation, restait scrutée par les opérateurs.
"Le processus électoral n'est pas terminé, et toute perturbation de la production nigériane (en raison de violences dans le pays) aurait un impact considérable" sur le marché pétrolier, expliquait Bjarne Schieldrop, analyste de la banque SEB.
rp
(AWP/11 avril 2011 18h45)