Le pétrole recule, le marché surveille la Libye et la Crimée
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 106,69 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,52 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Vers 15H30 GMT, le Brent est tombé à 106,27 dollars, son plus bas depuis cinq semaines.
Sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril perdait 1,27 dollar, à 97,62 dollars. Vers 16H15 GMT, le WTI a chuté à son plus bas niveau depuis cinq semaines, à 97,37 dollars.
Les prix du Brent ont ignoré les inquiétudes sur l'offre (de pétrole) en Libye et sur les évènements en Crimée, signalait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Un pétrolier chargé de brut acheté illégalement aux rebelles libyens a été saisi par les forces spéciales de la marine américaine en Méditerranée et faisait route lundi vers la Libye.
La marine américaine a ainsi mis fin à la première tentative des rebelles, qui bloquent les terminaux pétroliers depuis juillet en réclamant l'autonomie de la région orientale de Libye, d'exporter le pétrole qu'ils détiennent.La production et l'exportation de pétrole brut en Libye sont fortement perturbées depuis l'été par divers grèves et mouvements de protestations.
En Crimée, le référendum de dimanche a débouché sur un vote massif en faveur du rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie.
En représailles, les pays occidentaux ont adopté lundi des sanctions ciblées contre des hauts responsables russes ou pro-russes pour envoyer, selon les termes de la Maison Blanche, un message fort à Moscou.
Mais personne ne s'attend à ce que les secteurs pétrolier et gazier soient affectés (par les sanctions), puisque les conséquences économiques négatives seraient simplement trop graves pour les deux côtés, signalaient les experts de Commerzbank.
En effet, précisaient-ils, environ un tiers des importations de pétrole et de gaz de l'Union européenne (UE) viennent de Russie et la Russie tire environ 70% de ses revenus à l'exportation du secteur énergétique.
De son côté, le WTI reculait alors que les courtiers réfléchissent à la perspective d'une diminution de la demande et d'une augmentation de l'offre, le temps continuant de se réchauffer aux États-Unis, ajoutait Michael Hewson.
L'hiver extrêmement rigoureux qu'ont connu cette année les États-Unis avait dopé la demande de produits distillés de l'autre côté de l'Atlantique, soutenant les prix du brut.