Le pétrole chute sous les 100 dollars à New York, plombé par la hausse de l'offre
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a baissé de 2,04 dollars à 97,99 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), terminant à son seuil le plus bas depuis début février.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a enregistré une baisse moins prononcée, de 53 cents, à 108,02 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Comme anticipé, les stocks de brut aux Etats-Unis ont encore gonflé au cours de la première semaine de mars, continuant leur progression après sept semaines consécutives de hausse, ce qui a nettement pesé sur les prix de l'or noir coté à New York.
L'impact a été d'autant plus grand sur le marché du pétrole que la progression des stocks a été beaucoup plus importante qu'attendu, a relevé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Selon les chiffres du département américain de l'Énergie (DoE) publiés mercredi, les réserves de brut ont gonflé de 6,2 millions de barils, à 370,0 millions, aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 7 mars, soit bien plus que la hausse de 2 millions de barils attendue par les analystes. Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, légèrement reculé, comme attendu, de 500.000 barils, les stocks d'essence chutant bien plus que prévu, de 5,2 millions de barils.
D'autre part, l'annonce de la libération des stocks stratégiques de pétrole des Etats-Unis a aussi nettement pesé, a ajouté M. Lipow , augmentant l'offre de brut sur le marché, a-t-il précisé.
Le DoE a annoncé mercredi en cours de séance la libération de 5 millions de barils de ses réserves stratégiques de pétrole (SPR).
Le ministère américain évoque dans un communiqué une vente test qui doit permettre d'évaluer en quoi les récentes évolutions dans les infrastructures et les moyens de transport (énergétiques) peuvent influer la capacité (des Etats-Unis) à relâcher du brut SPR dans le système de distribution de l'or noir dans le pays.
La baisse du cours du baril a aussi reflété les craintes des opérateurs concernant la vigueur de la demande de la Chine, le deuxième consommateur de brut de la planète, mais aussi le premier importateur mondial de cette matière première.
La Chine avait fait état le week-end dernier d'un net ralentissement de l'inflation en février, de mauvais augure pour le rythme de sa croissance économique, ainsi que d'une chute de ses importations d'or noir ce mois-là.
Et, alors que la Russie risque de voir une nette baisse de la demande occidentale pour sa production d'énergie, en raison d'éventuelles sanctions dans le cadre de la crise ukrainienne, une baisse de la demande de la Chine pourrait se traduire par une forte accumulation des réserves [russes], ce qui pèserait sur le marché mondial, a estimé Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion.
A quatre jours d'un référendum organisé par les autorités séparatistes pro-russes de la Crimée, une péninsule ukrainienne de deux millions de personnes, les Occidentaux ont mis en garde mercredi le président russe Vladimir Poutine contre ce qu'ils estiment être une annexion pure et simple.