Le pétrole baisse, plombé par la forte hausse des stocks américains de brut
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 107,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 80 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 2,28 dollars à 97,75 dollars. Le WTI est tombé vers 16H00 GMT à 97,55 dollars le baril, son niveau le plus faible en près de cinq semaines.
Le pétrole continue d'être plombé par des inquiétudes sur la Chine suite à l'annonce le week-end dernier d'un plongeon de 18,1% de ses exportations, ce qui a alimenté des craintes sur la demande de la deuxième économie mondiale, commentait Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.
La vigueur de la croissance économique chinoise est particulièrement scrutée par les investisseurs sur les marchés de l'énergie car la Chine est le deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde, et le premier importateur mondial.
En outre, les stocks de pétrole brut ont bondi la semaine dernière aux États-Unis, progressant bien plus que prévu, selon les chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Énergie (DoE).Les réserves de brut ont gonflé de 6,2 millions de barils, alors que les analystes tablaient en moyenne sur une hausse de 2 millions de barils.
Les données du DoE pour la semaine achevée le 7 mars ont montré que la hausse des stocks de brut était alimentée par une baisse du taux d'utilisation dans les raffineries ainsi que par une hausse des importations, relevait Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis.
Le traitement du brut diminue du fait d'opérations de maintenance dans les raffineries américaines à la fin de l'hiver, ce qui conduit à une hausse des réserves, expliquaient les analystes de Commerzbank.
Les chiffres du DoE sont regardés de très près par les opérateurs sur le marché du pétrole qui les considèrent comme un baromètre de la demande du plus grand consommateur mondial de brut.
Par ailleurs, si l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a relevé mercredi ses prévisions pour la demande de brut pour 2014, elle a également relevé ses projections pour l'offre, qui reste ainsi légèrement supérieure.
Les investisseurs scrutaient par ailleurs toujours la situation en Ukraine, par où transitent 70% des exportations russes de gaz et de pétrole vers l'Europe, à quelques jours d'un référendum dans la péninsule séparatiste de Crimée en vue d'un éventuel rattachement à la Russie.
Par ailleurs, en Libye, des forces mandatées par le Congrès général national (CGN, Parlement) progressent vers l'est pour libérer des terminaux pétroliers bloqués depuis des mois par des rebelles autonomistes.
Les gardes des installations pétrolières libyennes bloquent depuis fin juillet les principaux terminaux pétroliers de l'est du pays. Cette crise a provoqué la chute de la production libyenne à 250.000 barils par jour contre près de 1,5 million de barils par jour en temps normal.