Le pétrole baisse, craintes sur la demande sur fond d'offre abondante
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 107,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 64 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,31 dollar à 98,72 dollars. Le WTI est tombé en début d'échanges européens à 98,52 dollars le baril, son niveau le plus faible en cinq semaines.
La faiblesse de la demande pèse lourdement sur les prix en ce moment, suite à des chiffres décevants en Chine (publiés le weekend dernier) et des attentes d'une hausse des stocks de brut aux États-Unis, commentait Joe Conlan, analyste chez Investec.
La vigueur de la croissance économique chinoise est particulièrement scrutée par les investisseurs sur les marchés de l'énergie car la Chine est le deuxième plus gros consommateur de pétrole au monde, et le premier importateur mondial.
Selon les experts interrogés par l'agence de presse Dow Jones Newswires, le département américain à l'Énergie (DoE) devrait faire état mercredi d'une hausse de 2 millions de barils des stocks de brut lors de la semaine achevée le 7 mars. Les réserves d'essence et de produits distillés (dont le fioul de chauffage et le gazole) devraient avoir baissé de respectivement 1,6 million de barils et 400.000 barils.Si l'augmentation des stocks de brut était confirmée mercredi par le rapport hebdomadaire du DoE, il s'agirait de leur huitième semaine de hausse consécutive.
Les chiffres du DoE sont regardés de très près par les opérateurs sur le marché du pétrole qui les considèrent comme un baromètre de la demande du plus grand consommateur mondial de brut.
Le traitement du brut diminue du fait d'opérations de maintenance dans les raffineries américaines à la fin de l'hiver, ce qui conduit à une hausse des réserves, expliquaient les analystes de Commerzbank.
Les investisseurs scrutaient par ailleurs toujours la situation en Ukraine, par où transitent 70% des exportations russes de gaz et de pétrole vers l'Europe, à quelques jours d'un référendum dans la péninsule séparatiste de Crimée en vue d'un éventuel rattachement à la Russie.
Par ailleurs, en Libye, des forces mandatées par le Congrès général national (CGN, parlement) progressent vers l'Est libyen pour libérer des terminaux pétroliers bloqués depuis des mois par des rebelles autonomistes.
Les gardes des installations pétrolières libyennes bloquent depuis fin juillet les principaux terminaux pétroliers de l'est du pays. Cette crise a provoqué la chute de la production libyenne à 250.000 barils par jour contre près de 1,5 million de barils par jour en temps normal.