Le pétrole finit en net recul à New York, juste au-dessus du seuil des 100 dollars
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a cédé 1,09 dollar à 100,03 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a fini de son côté en hausse de 47 cents à 108,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Le pétrole américain a cédé du terrain alors que le marché anticipait une nouvelle hausse des stocks de brut au cours de la semaine achevée le 7 mars, a noté Tim Evans, de Citi Futures.
Selon les experts interrogés par l'agence de presse Dowjones Newswire, les stocks auraient en moyenne progressé de 2 millions de barils, tandis que les réserves d'essence et de produits distillés (dont le fioul de chauffage et le gazole) auraient respectivement baissé de 1,6 million de barils et de 400.000 barils.
Si l'augmentation des stocks de brut était confirmée mercredi par les chiffres du ministère américain de l'Energie (DoE), il s'agirait de leur huitième semaine de hausse consécutive.Cela ne constituerait pas pour autant une surprise pour les experts, les Etats-Unis se trouvant en pleine saison de maintenance des raffineries américaines, un phénomène qui tend à peser provisoirement sur la demande en pétrole.
Les chiffres du DoE sont regardés de très près par les opérateurs sur le marché du pétrole qui les considèrent comme un baromètre de la demande du plus grand consommateur mondial de brut.
Le marché a par ailleurs peiné à trouver une direction alors qu'il ne se passe pas grand chose sur le front économique, a relevé Matt Smith, analyste en matières premières chez Schneider Electric.
Sur le plan géopolitique cependant, la persistance de tensions a aidé le Brent à s'installer dans le vert. Les investisseurs ont ainsi continué à surveiller la situation, en Libye notamment, après un nouveau rebondissement dans l'affaire du pétrolier nord-coréen transportant une cargaison achetée à des rebelles autonomistes.
Arraisonné lundi soir par les autorités libyennes, selon leurs déclarations, le navire a échappé mardi à son escorte, illustrant l'impuissance du gouvernement central de Tripoli face à la situation chaotique dans le pays.
Le pétrolier est le premier bateau à avoir reçu une cargaison des rebelles depuis que ces derniers bloquent des terminaux pétroliers pour réclamer l'autonomie de la région orientale de la Libye.
Depuis juillet 2013, ces blocages ont provoqué une chute de la production à 250.000 barils par jour, contre près de 1,5 million b/j auparavant.
Les craintes du marché ont été en outre accentuées mardi par l'annonce du limogeage du Premier ministre libyen, Ali Zeidan, à l'issue d'un long bras de fer entre l'exécutif et le législatif qui a quasiment paralysé le pays.
La situation en Ukraine, par où transitent quelque 70% des exportations russes de gaz et de pétrole vers l'Europe, était aussi toujours au centre de l'attention.
Les autorités séparatistes de la péninsule russophone du sud du pays, la Crimée, ont fait un pas de plus vers le rattachement à la Russie en adoptant mardi une déclaration d'indépendance, alors que Russes et Américains discutent de leurs propositions concurrentes pour sortir de la crise