Les cours bondissent en raison de la crise ukrainienne
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 111,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,12 dollars par rapport à la clôture de vendredi. Vers 07H30 GMT, le Brent a atteint 111,41 dollars le baril, son niveau le plus élevé en séance depuis le 31 décembre dernier.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 1,53 dollar, à 104,12 dollars. Vers 00H25 GMT, le WTI a atteint 104,65 dollars le baril, son maximum en séance depuis le 23 septembre dernier.
"Le conflit entre la Russie et l'Ukraine sur la Crimée s'est notablement intensifié ce weekend, provoquant une hausse significative des prix du pétrole en ce début de semaine", expliquaient les économistes de Commerzbank.
Le Brent a ainsi atteint un plus haut en deux mois, tandis que le WTI a touché son niveau le plus élevé depuis plus de cinq mois.
Selon l'Agence internationale de l'Énergie (AIE), la Russie était en 2012 le deuxième producteur mondial de brut, derrière l'Arabie Saoudite et devant les États-Unis, avec une production représentant 12,6% de l'offre mondiale.
En janvier toutefois, la Russie a produit plus de 10 millions de barils par jour, soit plus que l'Arabie Saoudite, dont la production s'est montée à 9,62 millions de baril par jour selon l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
"La plus grosse partie des 5 millions de barils par jour de pétrole que la Russie exporte va en Europe, donc il n'est pas surprenant que le Brent ait augmenté à cause du conflit, même si le risque de réelles interruptions de livraison est limité", estimaient les économistes de Commerzbank.
"La Russie est au moins aussi importante quand il s'agit d'approvisionner l'Europe avec du gaz naturel, surtout que la plupart des gazoducs traversent le territoire ukrainien", ont-ils ajouté.
En 2012, la Russie était le deuxième producteur mondial de gaz naturel, selon les données collectées par l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA). Cette année-là, 76% des exportations russes de gaz naturel ont été dirigées vers l'Europe, principalement vers l'Allemagne, la Turquie, l'Italie, la France et le Royaume-Uni.
"Toutefois, les stocks de gaz naturel sont abondants après un hiver doux (en Europe), donc les peurs d'une restriction de l'offre sont exagérées", jugeait-on chez Commerzbank.
Enfin, l'Ukraine occupe une position géographique stratégique pour le transport des hydrocarbures russes.
"Dans le passé, des disputes entre la Russie et l'Ukraine sur l'offre de gaz naturel, son prix et des dettes ont donné lieu à des interruptions des exportations russes de gaz naturel à travers l'Ukraine", rappelle l'EIA dans sa note sur ce pays.
afp/jq
(AWP / 03.03.2014 12h31)