Le pétrole recule, anticipant une hausse des stocks US
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a abandonné 99 cents, à 101,83 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'est déprécié plus fortement encore, de 1,13 dollar sur l'Intercontinental Exchange (ICE) par rapport à la clôture de lundi, s'établissant à 109,51 dollars.
L'anticipation d'une nouvelle hausse des stocks de brut, d'environ 1 million de barils, pour la sixième semaine d'affilée a lourdement pesé sur les prix à la veille de la parution du rapport hebdomadaire du département de l'Energie américain (DoE), a estimé Bob Yawger, de Mizuo Securities. En effet, une progression des réserves de brut tend à envoyer un signal négatif au marché sur la vigueur de la demande du premier consommateur d'or noir au monde.
Les opérateurs tablaient en revanche, selon lui, sur une nouvelle baisse des réserves de produits distillés (qui comprennent le fioul de chauffage et le gazole) et d'essence dans un contexte de grand froid aux Etats-Unis.
D'autre part, la situation de l'offre en brut aux Etats-Unis est bien meilleure depuis la mise en route en janvier de la partie sud de l'oléoduc Keystone reliant le terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud des Etats-Unis) qui a nettement accéléré le recul de ses réserves. Et, si ce facteur est en général considéré comme haussier pour le marché du brut, car ces stocks servent de référence aux prix du WTI, une partie des investisseurs considéraient aussi que cette amélioration du paysage énergétique pesait sur les prix, en noyant le marché d'un nouvel afflux de brut, a expliqué M. Yawger.
Les cours du WTI se sont en outre fortement appréciés depuis la mi-février, soutenus par une demande accrue en chauffage au fil des vagues de froid et de tempêtes de neige aux Etats-Unis depuis le début de l'année, et des indicateurs techniques indiquent que le marché a trop acheté, selon M. Yawger.
A l'échelle mondiale, le recul des prix reflétait aussi, selon Phil Flynn, de Price Futures Group, les inquiétudes des investisseurs concernant la croissance chinoise et la stabilité des marchés émergents alors que le yuan (la devise chinoise) a chuté mardi à 6,1234 yuans pour un dollar, son plus bas niveau depuis mi-octobre.
Le marché restait cependant soutenu par des craintes pour l'approvisionnement en or noir dans le monde en raison de tensions dans plusieurs zones de production pétrolière en Afrique, notamment en Libye et au Soudant du Sud.