Le pétrole se maintient à des niveaux élevés, face aux tensions géopolitiques
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 110,28 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 18 cents par rapport à la clôture de mardi. La veille, le Brent est passé au dessus de la barre des 110 dollars le baril pour la première fois depuis le début de l'année.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars gagnait 38 cents à 102,31 dollars. Dans les échanges asiatiques, le WTI a atteint 103,14 dollars, son niveau le plus élevé depuis plus de quatre mois. Le Brent se maintient au dessus des 110 dollars le baril, soutenu par les tensions géopolitiques en Afrique et au Venezuela, tandis que le WTI a atteint son plus haut niveau en quatre mois alors que les stocks (pétroliers américains) sont attendus en baisse en raison de la demande hivernale, expliquaient les analystes d'Investec.
Les troubles en cours en Libye, dans le Soudan du Sud ou encore au Venezuela, trois pays producteurs de brut, ont inquiété les investisseurs, poussant les prix du Brent au dessus des 110 dollars le baril mardi.
En Libye, où le secteur pétrolier est bloqué depuis des mois par divers mouvements de protestation, la production est retombée à 375.000 barils par jour, selon les analystes de Commerzbank citant la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC).La Libye, dont les capacités totales de production se montent à quelque 1,5 million de barils par jour, avait réussi ces dernières semaines à redresser sa production à 600.000 barils par jour.
Il y a aussi de mauvaises nouvelles du Soudan du Sud, où des combats ont repris entre les rebelles et les forces gouvernementales pour le contrôle de la capitale de la principale province pétrolière, ce qui pourrait menacer la production de 160.000 à 200.000 barils de brut par jour, ajoutaient les experts de Commerzbank.
Les forces rebelles regroupées derrière l'ex vice-président Riek Machar ont lancé mardi une vaste offensive sur la ville de Malakal, capitale de l'État pétrolier du Haut-Nil (nord-est du Soudan du Sud), faisant voler en éclats le fragile cessez-le-feu que les belligérants avaient conclu fin janvier.
De son côté, le WTI est monté à son plus haut niveau depuis plus de quatre mois grâce à la forte demande hivernale aux États-Unis, expliquait Lucy Sidebotham, analyste chez Inenco.
L'hiver très rigoureux que connaissent les États-Unis alimente en effet une hausse de la demande de produits distillés, dont les stocks sont en chute de 10,2% sur un an selon les dernières données du département américain à l'Énergie (DoE).
Les investisseurs scruteront ainsi le rapport hebdomadaire sur le niveau des stocks pétroliers américains lors de la semaine dernière, qui sera publié jeudi au lieu de mercredi en raison d'un jour férié lundi aux États-Unis.
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