Reprise de l'envolée, les marchés restent tournés vers la Libye
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 118,21 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 85 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait en revanche 78 cents à 107,50 dollars, après être monté à 107,93 dollar, un nouveau sommet depuis le 26 septembre 2008.
Les cours du brut, stabilisés à des niveaux élevés pendant la plus grande partie de la journée, sont repartis en forte hausse après des commentaires prudents d'un dirigeant de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui ont aussitôt affaibli la monnaie américaine.
Or la baisse du dollar favorise les achats de pétrole par les investisseurs munis d'autres devises.
Selon des propos rapportés l'agence Dow Jones Newswires, le président de la branche régionale de New York de la Fed Charles Dudley a en effet estimé vendredi que le chômage reste "bien trop élevé", et que la reprise économique du pays demeure "fragile", balayant les espoirs des cambistes de voir une normalisation anticipé de la politique monétaire de l'institution.
Les cours étaient en outre soutenus "par les informations faisant état d'un recul en Libye des rebelles face aux forces loyalistes" du colonel Mouammar Kadhafi, notaient les analystes de JBC Energy.
"Le marché avait espéré que les raids aériens conduits par les Etats-Unis et l'Otan feraient pencher la balance en faveur des rebelles, ce qui aurait permis de faire couler de nouveau le pétrole à partir de l'est du pays dans un délai de quelques semaines. Mais ce scénario semble désormais moins plausible", renchérissait Filip Petersson, de la banque SEB.
Des combats violents opposaient encore vendredi rebelles et forces fidèles au dirigeant Mouammar Kadhafi près du site pétrolier de Brega, dans l'est de la Libye, alors que le mauvais temps gêne depuis plusieurs jours la coalition dans ses raids aériens.
Il était impossible de savoir de source indépendante qui contrôlait ce site, situé à 800 km à l'est de Tripoli.
Mercredi, les forces du colonel Kadhafi avaient repris le port pétrolier de Ras Lanouf.
Les activités pétrolières du pays, dont la production est essentiellement exportée vers l'Europe, sont presque à l'arrêt depuis plusieurs semaines.
Autre source d'inquiétude d'ordre géopolitique pour les marchés: la situation à Bahreïn et en Syrie est "préoccupante", avec un regain de contestation face aux pouvoirs en place, "ce qui accroît l'incertitude sur la pérennité de l'approvisionnement" en provenance des pays arabes, notait Andrey Kryuchenkov de VTB Capital.
Les cours étaient en outre soutenus par une prévision du cabinet Oil Movements selon laquelle les exportations des pays de l'Opep descendraient de 530.000 barils par jour en moyenne sur les quatre semaines se terminant le 15 avril, un plus bas depuis octobre, estimait M. Kryuenchkov.
Le cabinet Oil Movements est un "pisteur" de navires pétroliers, qui comptabilise les tankers et fonde ses calculs sur le niveau d'activité dans les ports.
ds
(AWP/01 avril 2011 18h30)