Le brent baisse, le marché digère les stocks de brut américains
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 106,90 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 88 cents par rapport à la clôture de jeudi - après avoir chuté à 106,87 dollars, un minimum depuis deux semaines.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 98 cents, à 94,46 dollars, après être tombé à 94,32 dollars, son plus bas depuis un mois. Selon les chiffres du département américain de l'Énergie (DoE) publiés vendredi, les réserves de brut ont reculé de 7 millions de barils lors de la semaine achevée le 27 décembre, alors que les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient en moyenne sur une baisse de 2,2 millions de barils.
Par contre, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés en période hivernale, ont augmenté de 5 millions de barils, surprenant les analystes qui s'attendaient à une baisse de 300.000 barils.
Quant au stocks d'essence, ils ont enregistré une hausse de 800.000 barils, soit un peu moins que ce que prévoyaient les experts (+1,2 million de barils).Un repli des réserves pétrolières aux États-Unis est habituellement bien reçu par les investisseurs, car interprété comme un signe de vigueur de la demande énergétique du premier consommateur mondial d'or noir.
Mais cette fois, la forte augmentation des réserves de produits distillés incitaient les investisseurs à la prudence quant à la demande américaine.
De plus, selon Phil Flynn de Price Futures Group, les courtiers anticipent la possibilité que les réserves puissent augmenter drastiquement dans les semaines à venir.
Une fois que le brouillard qui enveloppe certaines zones du golfe du Mexique, empêchant le débarquement de cargos de barils, sera levé et que les considérations fiscales liées à la fin d'année seront écartées, le marché sera amplement approvisionné, prévoit-il.
Enfin, le marché digérait toujours l'annonce jeudi de la relance des opérations sur le champ pétrolier d'Al-Charara (300.000 barils par jour) en Libye, après plusieurs mois de blocage par des protestataires.
La production libyenne de brut (qui a chuté à 250.000 barils par jour contre une capacité de 1,5 M b/j) pourrait donc remonter dans les semaines à venir alors même que l'offre de brut sur le marché mondial est déjà abondante.