Le pétrole baisse un peu, mais les craintes sur l'offre persistent
Vers 11H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 111,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 27 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance, perdait 36 cents, à 98,96 dollars.Avec les fêtes de Noël, la semaine (d'échanges) va être courte et fonctionner au ralenti, prévenait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
Les cours de l'or noir en profitaient ainsi pour reprendre leur souffle après avoir nettement grimpé en fin de semaine dernière du fait d'un regain d'optimisme sur la vigueur de la reprise de l'économie américaine.
En effet, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre a été révisée vendredi en nette hausse, à 4,1% contre une précédente estimation de 3,6%, des chiffres de nature à alimenter les espoirs de reprise de la demande énergétique du plus gros consommateur de pétrole au monde.Vendredi, le cours du baril de WTI était ainsi monté à 99,40 dollars, son niveau le plus élevé en deux mois.
De plus, l'annonce la semaine dernière du début prochain d'une diminution des rachats d'actifs de la Réserve fédérale américaine (Fed) a mis fin à des mois de spéculations.
Ainsi, on peut espérer un retour à une situation plus normale, où les perspectives de l'offre et de la demande vont bouger les marchés, et non les interventions de la Fed, notait M. Jakob.
D'ailleurs, les investisseurs étaient attentifs lundi à la situation au Soudan du Sud, où des conflits internes pourraient retirer 250.000 de barils par jour de l'offre mondiale, prévenait Gary Hornby, analyste chez Inenco.
Les rebelles au Soudan du Sud menacent les champs pétroliers essentiels à l'économie du pays, au risque de provoquer une intervention militaire du Soudan voisin, très dépendant des recettes de l'or noir.
Les flux de pétrole sud-soudanais dans les oléoducs du Soudan ne sont toutefois pas affectés par les combats au Soudan du Sud, a affirmé dimanche l'ambassadeur sud-soudanais à Khartoum.
Mais le risque de l'éclatement d'un conflit ethnique (au Soudan du Sud) reste une nette possibilité, qui entraînerait les pays voisins dans le conflit et nuirait à l'offre de pétrole, prévenait M. Hornby.
En Libye par ailleurs, le ministre du Pétrole, Abdelbari al-Aroussi, a évoqué de nouveau samedi un possible recours à la force pour lever le blocage des terminaux pétroliers dans l'est du pays, imposé depuis cinq mois par des gardes autonomistes.
Ces gardes bloquent depuis fin juillet les principaux terminaux pétroliers du pays. Cette crise a provoqué la chute de la production libyenne à 250.000 barils par jour, contre près de 1,5 million de barils par jour en temps normal.