Carburants dans les DOM: le secteur pétrolier pose ses conditions à une concertation
Le ministère des Outre-mer avait annoncé mardi qu'il recevrait les gérants de stations-service le 18 décembre et les compagnies pétrolières le 20 au sujet du projet de décret qui entend réguler à partir du 1er janvier 2014 les marges jugées trop élevées de ces entreprises dans les cinq départements d'outre-mer.
L'ensemble des acteurs de la filière carburants dans les départements d'outre-mer --raffineurs, importateurs, stockistes, transporteurs, distributeurs et gérants de stations-service -- souhaite répondre favorablement à votre invitation à une réunion de travail, écrivent les représentant du secteur.Mais nous attendons, pour ouvrir cette concertation, qu'un engagement clair soit préalablement pris d'ajourner les projets en cours jusqu'à l'aboutissement de nos travaux, ont-ils réclamé.
Le courrier est signé notamment de l'intersyndicale des gérants de stations-service des DOM, de la société réunionnaise des produits pétroliers (SRPP, coentreprise de Total et Shell) et de la société anonyme de la raffinerie des Antilles (Sara, qui appartient à Total, Rubis et Esso).
Le ministère avait de son côté prévenu qu'une concertation ne consistait pas à demander uniquement l'ajournement ou l'abandon du décret. Une source du secteur pétrolier a déploré l'absence de réelle volonté de concertation du ministère, la rencontre étant prévue après l'examen du texte par le Conseil d'Etat le 17 décembre.
Le nouveau décret, visant à lutter contre la vie chère, impose aux pétroliers de justifier de leur coût d'importation du carburant et plafonne à 9% les rendements financiers dans le raffinage et le stockage.
Les pompistes sont également contre le projet, par crainte d'être les victimes collatérales d'une récupération des marges de la part des pétroliers. Ils ont observé une journée de grève mardi.
A la différence de la métropole, les prix des carburants dans les DOM sont fixés chaque mois par le préfet.
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