Le Maroc table sur un doublement des forages en 2014
Le pays est, à ce jour, dépourvu d'importantes réserves en hydrocarbures, et Rabat s'est lancé dans un ambitieux plan de développement des énergies renouvelables, à l'horizon 2020.
Des compagnies internationales comme British Petroleum (BP) ont toutefois récemment annoncé leur arrivée sur le marché de l'exploration pétrolière.Nous n'avons pas fait, pour l'heure, de découverte sensationnelle (...) mais nous sommes objectivement dans une situation où le paysage de l'exploration change, a déclaré M. Amara, lors d'un entretien en marge d'une cérémonie officielle à Rabat.
Quand on voit la courbe du forage au Maroc, nous sommes sur une allure ascendante, et c'est très intéressant: en 2013, on est sur une dizaine de puits et en 2014 on sera normalement sur une vingtaine, a-t-il ajouté.
Selon le ministre, le Maroc, qui dispose pratiquement de 900.000 km2 de bassins sédimentaires (onshore et offshore), ne compte actuellement que 0,04 puits par 100 km2, ce qui est vraiment très très bas, la moyenne internationale étant de 10 environ.Mais, en octobre, le géant britannique BP a annoncé avoir acquis des parts d'intérêt dans la perspective de forages au large du Maroc, rejoignant d'autres majors comme l'Américain Chevron, le Français Total ou l'Espagnol Repsol.
Interrogé sur la raison de ce relatif engouement, Abdelkader Amara a notamment évoqué le contexte géostratégique. Nous sommes sur des énergies tarissables et il est normal qu'un certain nombre de zones qui n'avaient pas d'intérêt commencent à en avoir, a-t-il noté.
Il ne faut pas perdre de vue, non plus, la stabilité politique car ce sont des investissements hautement capitalistiques et les compagnies ont besoin d'assurances, a-t-il poursuivi, évoquant notamment l'instabilité dans un pays producteur de pétrole comme la Libye.
M. Amara a toutefois appelé à la prudence, réfutant de récentes informations de presse sur la découverte de gisements majeurs de gaz dans la région d'Essaouira.
Ces derniers semaines, des experts ont de leur côté signalé que la perspective de gisements pétroliers, onshore ou offshore, au Sahara occidental pourrait raviver le problème de l'exploitation des ressources naturelles dans ce territoire disputé.
L'ancienne colonie espagnole, contrôlée par le Maroc depuis des décennies, est revendiquée par les indépendantistes du Polisario, et son statut international n'est pas réglé.
Ses principales ressources actuelles sont le phosphate et la pêche, mais des forages pétroliers sont prévus au large de ses côtes (Boujdour).
Le royaume envisage également des projets éoliens au Sahara, alors qu'il s'est fixé pour ambition de couvrir 42% de ses besoins grâce aux énergies renouvelables en 2020.
Pour répondre à cet objectif chiffré, il a notamment lancé la construction d'un méga parc solaire à Ouarzazate (sud). Après une première tranche de 160 mégawatts confiée à un consortium majoritairement saoudien, un appel d'offres sera lancé dans les prochaines semaines pour la seconde phase, qui permettra de porter la capacité à 500 MW.
A lui seul, le coût du programme de développement de l'énergie solaire est estimé, de source officielle, à près de neuf milliards de dollars.