Crise pétrolière en Libye: levée du blocage des terminaux le 15
Nous considérons que les exportations de brut à partir des terminaux pétroliers reprendront à partir du 15 décembre, a déclaré Saleh al-Ateiwich, chef de la tribu d'al-Magharba, dont les protestataires sont issus.
Le chef des gardes des installations pétrolières, Ibrahim Jodhrane, a confirmé cette information lors d'une rencontre avec sa tribu à Nouafliya (est) retransmise en directe par la chaîne privée al-Nabaa.Il a toutefois posé trois conditions, dont l'attribution à la région de la Cyrénaïque -dont il réclame l'autonomie dans le cadre d'une fédération - d'une part des revenus pétroliers.
Ibrahim Jodhrane s'était autoproclamé en août président du bureau politique de la Cyrénaïque et a oeuvré pour la formation d'un gouvernement local.
Selon le chef de la tribu d'al-Magharba qui compte parmi les plus puissantes dans l'est du pays, la plupart des gardes qui bloquent les sites pétroliers appartiennent à la tribu d'Ibrahim Jodhrane.Des gardes des installations pétrolières dépendant du ministère de la Défense, en charge de la surveillance des installations pétrolières, bloquent, depuis fin juillet, les principaux terminaux pétroliers du pays situés dans l'est libyen.
Accusant dans un premier temps les autorités de vendre du pétrole de façon irrégulière, ces protestataires ont par la suite revendiqué l'application d'un système fédéral en Libye qui divisait le pays en trois régions administratives historiques: la Cyrénaïque, la Tripolitaine (ouest) et le Fezzane (sud), avant sa suppression en 1963.
Le Premier ministre libyen Ali Zeidan, à maintes reprises, a menacé de faire intervenir les forces de l'ordre avant d'y renoncer.
Il a aussi fait part du souci de son gouvernement de préserver les vies des citoyens après un soulèvement armé meurtrier qui a renversé en 2011 le régime de Kadhafi.
L'autonomie de la Cyrénaïque a été proclamée à plusieurs reprises depuis 2012, provoquant la colère du pouvoir central à Tripoli, mais sans que ce mouvement soit suivi de mesures concrètes.
Les partisans du fédéralisme ont annoncé le 12 novembre la création d'une compagnie pétrolière pour commercialiser le pétrole et une Banque régionale dans ce qui semble être un nouveau moyen de pression sur les autorités de Tripoli.
Dans le cadre de ce bras de fer , M. Jodhrane a accusé le gouvernement libyen de lui avoir remis des chèques pour un montant total de 30 millions de dinars (17,41 millions d'euros) en contrepartie de la levée du blocus des sites pétroliers. Une accusation réfutée par les autorités.
Le blocage des principaux terminaux pétroliers dans l'Est libyen, a provoqué une chute de la production de pétrole à 250.000 barils/jour, contre près de 1,5 million b/j avant le début de ce mouvement.
Fin novembre M. Zeidan a reconnu que la crise pétrolière avait entraîné ce riche pays pétrolier dans une crise économique, les revenus pétroliers, principale ressource, ayant chuté de 80%.