La tendance se renverse et le brut finit en hausse à New York
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai a terminé à 104,79 dollars, en progression de 81 cents par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 36 cents à 115,16 dollars.
"Les investisseurs veulent savoir comment les événements vont se conclure en Libye, et quand le pétrole libyen va retourner sur le marché. Parce qu'il y a toujours des questions sur qui va produire, qui va vendre, et qui achètera", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
L'avancée des rebelles en Libye avait donné espoir aux investisseurs de voir les exportations de brut reprendre. Les ports pétroliers de Brega et Ras Lanouf sont revenus aux mains des opposants au colonel Kadhafi.
Lundi, l'opposition avait indiqué qu'elle projetait d'exporter du pétrole d'ici "moins d'une semaine" et que l'organe politique représentant les rebelles avait signé récemment un accord avec le Qatar déléguant à l'émirat la commercialisation du brut.
La Libye produisait 1,6 million de barils de pétrole par jour avant le mouvement de contestation, et en exportait 1,3 million.
"Le baril est tombé jusqu'à 102,70 dollars sur une idée très simple": un raffermissement du dollar et une avancée des rebelles, a souligné Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock.
Le cours du baril s'était replié au cours des trois dernières séances après un pic à près de 107 dollars, et a poursuivi cette tendance jusqu'en fin de matinée new-yorkaise. Mais il s'est ensuite redressé.
Selon les analystes de Commerzbank, "les espoirs d'une normalisation des livraisons de pétrole de la Libye sont exagérés".
"La question de la sécurité est toujours problématique, ce qui rend difficile le retour sur les sites de production des travailleurs pétroliers", ont-ils ajouté.
La situation restait tendue en Libye. Dans l'Est, après avoir rapidement progressé ces derniers jours, les rebelles visaient Syrte, la ville natale de Mouammar Kadhafi, mais ils ont reculé sous le feu des forces régulières à plus d'une centaine de kilomètres de leur objectif, selon des journalistes de l'AFP.
"Cela va être une saga interminable, et je ne crois pas que les choses soient réglées en Syrie, ni qu'on ait fini d'entendre parler d'Al-Qaïda au Yémen", a estimé Rich Ilczyszyn.
Le président syrien Bachar al-Assad, qui a accepté mardi la démission du gouvernement, va s'adresser mercredi à la nation pour la première fois depuis le début, le 15 mars, d'une contestation sans précédent du régime autoritaire en place depuis plus de quatre décennies.
Au Yémen, une explosion avait fait lundi 150 tués dans la sud dans une usine de munitions dont Al-Qaïda a pris brièvement le contrôle. Des centaines de jeunes yéménites ont manifesté mardi dans le sud du pays pour dénoncer cette explosion, dont ils ont rejeté la responsabilité sur les autorités.
La publication du rapport hebdomadaire sur les stocks aux Etats-Unis, attendu mercredi, passait une nouvelle fois au second plan.
Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient sur une augmentation de 1,5 million de barils des stocks de brut la semaine passée, et sur une baisse de 1,7 million de barils des réserves d'essence et de 400'000 barils de celles des produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage).
rp
(AWP/30 mars 2011 06h20)