Le marché bouleversé par la montée en puissance de l'Asie (AIE)
Lors d'un colloque à Tokyo, Maria van der Hoeven, directrice exécutive de cette institution de l'OCDE, a souligné que la Chine devenue première consommatrice d'hydrocarbures au monde tirait la demande mondiale et que l'Inde, amenée à la dépasser dans les années 2020, ainsi que l'Asie du Sud-Est émergente, allaient contribuer à cette évolution.
Le Japon est pour sa part le premier importateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) depuis l'accident nucléaire de Fukushima. "Tous ces développements font de l'Asie le centre incontesté du marché des hydrocarbures, la région accaparant une proportion de plus en plus importante du pétrole disponible", a expliqué Mme van der Hoeven.
Cette place prépondérante de l'Asie devrait lui conférer un poids supérieur lors des négociations avec producteurs et distributeurs, favorisant une baisse du prix d'achat du pétrole et du gaz pour le continent, a-t-elle encore estimé.
Le Japon et la Corée du Sud se plaignent de tarifs supérieurs à ceux consentis aux Américains ou Européens, une différence due au fait que les compagnies d'électricité nippones et sud-coréennes, grosses importatrices, négocient habituellement des contrats de fourniture de gaz à long terme, adossés au prix du pétrole.
Selon Mme van der Hoeven la révolution du gaz de schiste aux Etats-Unis pourrait également favoriser les affaires des importateurs du nord-est asiatique.
"Les exportations de gaz naturel liquéfié d'Amérique du Nord peuvent (...) accélérer un changement dans la manière dont le gaz est facturé", a-t-elle précisé.
Privées de réacteurs nucléaires deux ans et demi après l'accident de Fukushima, les compagnies d'électricité nippones ont considérablement augmenté leurs importations d'hydrocarbures, notamment de GNL. Avec comme conséquence une balance commerciale du Japon nettement déficitaire depuis lors.
afp/mm
(AWP / 28.11.2013 10h51)