Le pétrole baisse après la hausse plus forte que prévu des stocks de brut US
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 110,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 20 cents par rapport à la clôture de mardi. Le prix du Brent était monté lundi après la fin des échanges européens à 111,66 dollars le baril, son plus haut niveau en cinq semaines et demie.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 1,54 dollar, à 92,14 dollars, après être tombé vers 15H00 GMT à 92,04 dollars, son niveau le plus faible depuis début juin.Selon des chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Énergie (DoE), les stocks de pétrole brut ont augmenté beaucoup plus que prévu lors de la semaine close le 22 novembre aux États-Unis, s'étoffant de 3 millions de barils, alors que les analystes tablaient sur une progression de 500.000 barils.
Cette nouvelle montée des stocks poursuit la tendance à la hausse observée depuis mi-septembre: au cours des neuf semaines précédentes, les réserves de brut américain avaient déjà gonflé de 32,8 millions de barils.
De plus, la demande d'or noir du plus gros consommateur mondial reste faible, notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, ce qui accentuait la pression sur les cours à New York.Les stocks d'essence ont également progressé bien plus qu'attendu, enregistrant une hausse de 1,8 million de barils, tandis que les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, reculé légèrement plus que prévu, de 1,7 million de barils.
Ces inquiétudes sur la demande énergétique américaine pesaient également sur le Brent, mais la référence londonienne parvenait à limiter ses pertes, trouvant du soutien dans les interruptions persistantes dans la production en Libye, observaient les experts de Commerzbank.
Une unité des forces spéciales de l'armée libyenne a essuyé dans la nuit de mardi à mercredi des coups de feu à Benghazi dans l'est du pays, sans qu'il y ait de victime, tandis que la ville entame son deuxième jour de grève déclenchée par des confrontations meurtrières lundi entre l'armée et le groupe jihadiste Ansar Asharia.
Comme le soulignaient les analystes de Commerzbank, la plus grosse partie des champs pétroliers et des terminaux d'exportations libyens se trouvent dans l'est du pays, accentuant l'impact des grèves sur l'offre de brut du pays.
Les blocages des principaux terminaux libyens dans l'est du pays par des protestataires armés depuis fin juillet ont provoqué une chute de la production de pétrole à 250.000 barils par jour, contre près de 1,5 million de barils par jour (mbj) avant le début de ce mouvement.