Repli; le marché surveille l'avancée des rebelles en Libye
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 114,25 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 55 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 81 cents à 103,17 dollars.
L'avancée des forces rebelles en Libye, qui ont repris ce week-end les ports pétroliers stratégiques de Brega et Ras Lanouf, continuait de peser sur les cours du baril, alimentant l'espoir que les exportations de brut libyen pourraient bientôt revenir en partie sur le marché.
"Les prix du pétrole luttent pour garder leur élan, dans un marché où les volumes d'échanges restent erratiques. A court terme, la progression des rebelles libyens pèse sur le marché", remarquait David Hufton, analyste du courtier PVM Oil Associates.
"Si Kadhafi ne peut plus compter que sur une poignée de partisans, si la plus grande part de la production pétrolière est aux mains de forces +amies+, et si les infrastructures sont suffisamment épargnées, alors des exportations échappant à l'embargo (contre le régime Kadhafi) devraient grossir sous peu", estimait-il, observant que le soutien annoncé du Qatar pour la commercialisation de ce brut libyen était "un développement significatif".
La progression des insurgés a cependant connu un coup d'arrêt, et leurs forces reculaient mardi sous le feu des partisans du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et se retrouvaient à plus d'une centaine de kilomètres à l'est de la ville de Syrte.
"Les espoirs d'une normalisation prochaine des exportations libyennes de brut sont exagérées, et il ne faut pas s'attendre à ce que les prix (du pétrole) continuent leur chute", prévenaient les analystes de Commerzbank.
"La sécurité en Libye reste précaire, ce qui rend difficile un retour des employés (du secteur pétrolier) sur les sites de production. Les régions occidentales sont toujours sous contrôle de Kadhafi et l'avance des rebelles est désormais mise en difficultés", expliquaient-ils.
Par ailleurs, les opérateurs restaient attentifs à la situation dans le reste du monde arabe, où des mouvements de contestation se poursuivaient au Yémen et en Syrie.
Le gouvernement du Premier ministre syrien Naji Otri doit démissionner mardi et un nouveau cabinet verra le jour dans les 24 heures, a affirmé à l'AFP un haut responsable à Damas, où des dizaines de milliers de personnes manifestaient leur soutien au président Bachar al-Assad.
"Dans l'ensemble, le marché devrait rester relativement attentiste cette semaine, à moins d'assister à une escalade des violences au Moyen-Orient", estimait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital, notant qu'entre-temps, "la prime de risque devrait persister" pour les prix du pétrole.
jq
(AWP/29 mars 2011 13h00)