En baisse, sur fond d'avancée des rebelles en Libye
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 115,10 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 49 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, se repliait de 52 cents à 104,88 dollars.
Aidés par les bombardements de la coalition internationale, les insurgés libyens se sont emparés dimanche de Ben Jawad, après avoir repris les ports pétroliers de Brega puis Ras Lanouf (est du pays) au cours de leur avancée victorieuse, mais étaient stoppés lundi par les forces de Mouammar Kadhafi.
"Les offensives étonnamment réussies des forces rebelles en Libye pèsent sur les cours", car elle conforte "la perspective que le pétrole libyen fera un retard moins tardif que redouté sur le marché, d'autant que les annonces des insurgés sur la production de brut sont très optimistes", notait Filip Petersson, analyste de la banque SEB.
Selon les insurgés, les champs pétroliers des régions qu'ils contrôlent produisent actuellement 100.000 à 130.000 barils par jour.
Les exportations pourraient reprendre d'ici "moins d'une semaine", a déclaré dimanche un porte-parole de l'opposition, ajoutant que la commercialisation était déléguée au Quatar.
"La reprise des ports de Brega et Ras Lanouf (...) renforce clairement les espoirs d'une normalisation prochaine des livraisons pétrolières de la Libye" confirmaient les experts de Commerzbank.
"Avant le conflit, environ 1 million de barils par jour, soit les deux tiers de la production libyenne, étaient pompés dans l'Est du pays" aujourd'hui en grande partie contrôlée par les rebelles, mais "un retour rapide à ce niveau de production est improbable étant donné les dommages infligés par les combats aux infrastructures", tempérait cependant Commerzbank.
Les opérateurs continuaient par ailleurs de surveiller les mouvements de contestation dans le monde arabe, susceptible d'entretenir la nervosité du marché.
En Syrie, selon les organisations des droits de l'Homme, environ 130 personnes ont été tuées notamment à Deraa depuis une semaine, dans le sud du pays et l'épicentre d'une révolte contre le régime autoritaire de Bachar al Assad.
A Lattaquié (sur le littoral nord-ouest), 15 personnes ont été tuées depuis vendredi et 150 blessées, selon un bilan officiel, dans des manifestations sévèrement réprimées par les forces de l'ordre.
Au Yémen, le président Ali Abdallah Saleh, confronté depuis fin janvier à un mouvement de contestation populaire réclamant son départ, a perdu le soutien d'une partie de l'armée, de puissantes tribus et d'importants dignitaires religieux.
jq
(AWP/28 mars 2011 13h08)